TOUT EST DIT

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jeudi 21 juillet 2011

Marc Fiorentino

Spécialiste des marchés financiers « Les chefs d’État et de gouvernements n’ont pas d’autre choix que de trouver une solution. Sinon, c’est le chaos » Peut-on encore sauver la Grèce ? Oui, je pense. paradoxalement on a eu une chance énorme avec les attaques sur l’Italie...

Spécialiste des marchés financiers
« Les chefs d’État et de gouvernements n’ont pas d’autre choix que de trouver une solution. Sinon, c’est le chaos »
Peut-on encore sauver la Grèce ?
Oui, je pense. paradoxalement on a eu une chance énorme avec les attaques sur l’Italie. Ce fut une sorte de choc, de réveil. Un signal fort lancé par les marchés pour dire : ne revenez pas avec un rafistolage sur la Grèce. C’était une menace très claire pour dire qu’il fallait prendre de vraies mesures.
Lesquelles ?
La question n’est plus de sauver la Grèce. Mais de présenter un sauvetage de la Grèce qui, aujourd’hui, ait suffisamment de crédibilité pour qu’on puisse stopper l’hémorragie. Car on peut toujours sauver la Grèce en rafistolant. Le marché veut autre chose. Il pousse les politiques vers une solution qu’ils ne peuvent pas éviter.
C’est-à-dire ?
Il pousse vers deux choses. La première : une élimination d’une partie de la dette de la Grèce. C’est-à-dire son rachat probablement par un emprunt sur le marché avec une décote. Le problème ce n’est pas tellement de re-prêter de l’argent à la Grèce, on peut le faire, c’est d’arriver à un niveau de dette qui serait supportable.
Et la deuxième ?
La deuxième chose vers laquelle le marché pousse l’Europe, c’est l’émission d’euro-obligations sous une forme ou sous une autre. Ce qui va se passer, probablement, c’est que l’un des fonds de solidarité doté de 400 milliards d’euros ait l’autorisation d’émettre beaucoup d’argent.
Il n’y a donc pas de manque d’argent ?
Le marché et les investisseurs disent : on veut bien prêter à l’Europe dans son ensemble, à 10 % ou moins, mais on ne veut plus prêter aux satellites. On va créer une sorte de fonds monétaire européen qui va émettre de l’argent et ensuite prêter aux différents pays.
Cela implique une solidarité entre les pays. Est-ce donc un problème politique autant que monétaire ?
Absolument ! C’est la seule solution acceptable pour les marchés.
Angela Merkel souhaiterait que les créanciers privés de la Grèce participent au sauvetage d’Athènes. Qu’en pensez-vous ?
Cela me paraît être obligatoire. Il faudra qu’ils participent d’une manière ou d’une autre. Ce qui va se passer c’est qu’en rachetant une partie de la dette sur le marché, on règle le problème d’une autre façon : on les fait participer indirectement.
N’est-ce pas un aveu d’impuissance de l’Europe ?
Pas du tout. On ne peut pas donner une garantie sans limite à des gens qui investissent en Grèce, en Italie, en Espagne… Il faut que chacun prenne ses responsabilités.
Les conséquences pour les contribuables français ?
Aucune. Le problème va se régler entre les banques et le marché.
Vous semblez très optimiste…
Sur le très court terme, oui. Je pense que le problème va être long à régler. Mais je ne vois pas d’autre possibilité que de créer ces euro-obligations. Les chefs d’État et de gouvernement n’ont pas d’autre choix que de trouver une solution.
Sinon ?
Ce serait le chaos.

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