TOUT EST DIT

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lundi 27 juin 2011

Présidentielle : une semaine décisive

Tel présenterait un meilleur profil présidentiel ; telle remonterait dans les sondages... Le souvenir de ce que furent les cotes de François Mitterrand ou de Jacques Chirac avant un second tour devrait inciter à la prudence. À dix mois du scrutin, ce qui se dit tient plus de la spéculation de comptoir que de la déduction scientifique.

Deux raisons à cela. On ne peut pas parler d'intentions de vote quand on ne connaît pas tous les candidats ! Et on ne peut pas les départager tant que l'on n'est pas entré dans le match et que l'on ignore la météo internationale sous laquelle s'étaleront les projets.

Jean-Louis Borloo aura-t-il, comme il en distillait le message, hier encore à Épinay, le courage de repousser les arguments de Nicolas Sarkozy ? Dominique de Villepin obtiendra-t-il le soutien des banques pour risquer sa folle aventure ? Qui peut dire si Marine Le Pen résistera à la mise en pièces de son programme ?

Qui peut prévoir le résultat de la primaire socialiste, qui commence demain, et écologiste dont on connaîtra un premier résultat mercredi ? Qui peut distinguer ce qui oppose Martine Aubry, François Hollande et Ségolène Royal ? François Bayrou peut-il réitérer la surprise de 2005 ? Et qui sait quand et à quel stade de la crise Nicolas Sarkozy se déclarera ?

En attendant, il faut se contenter de quelques constats.

La droite part de loin. L'antisarkozysme s'est cristallisé, jusqu'à la diviser en trois forces concurrentes : le FN, qui compte retrouver les déçus de 2007 ; l'UMP, tiraillée entre son courant « populaire » dur et sa mouvance humaniste ; les radicaux-centristes, qui parient sur le rejet du président sortant.

Mais cette « majorité », très minoritaire sans le Front national, peut retrouver du crédit dans la confrontation projet contre projet. Une élection se joue moins sur le bilan que sur la capacité à convaincre les hésitants que l'on ferait mieux que l'autre.

La gauche dans le vif du sujet

La gauche, majoritaire sur le papier, doit d'abord se choisir sans l'abîmer un visage susceptible d'incarner le pays et une ambition compatible avec la crise de la dette et l'explosion possible de la bulle spéculative en Asie et aux États-Unis. Cette menace rend toute largesse très périlleuse.

Cette gauche, organisée autour d'un PS restauré par Martine Aubry, devra démontrer son unité, sur le nucléaire et la dépense publique par exemple, et sa crédibilité, surtout en cas de coup dur. Le pire pour elle serait, comme Jacques Delors en 1982, d'être contrainte de décréter l'austérité au bout de quelques mois.

Voici que l'on entre dans le vif du sujet. Meeting de lancement de Ségolène Royal hier, d'Arnaud Montebourg ce soir, de Jean-Luc Mélenchon mercredi. Banquet républicain de Jean-Louis Borloo, hier, pour crédibiliser sa candidature. Remaniement gouvernemental après le départ probable, jeudi, de Christine Lagarde au FMI, avec l'espoir à l'Élysée d'embarquer le radical Jean Leonetti. Départage mercredi entre Eva Joly et Nicolas Hulot. Conférence de presse de Nicolas Sarkozy sur l'économie, ce matin, l'occasion de discréditer Martine Aubry, à la veille de sa candidature...

Cette semaine a tout d'une ligne de départ sur laquelle plusieurs compétiteurs peuvent croire en leur chance depuis que l'élimination de Dominique Strauss-Kahn a remis les compteurs à zéro.


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