TOUT EST DIT

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lundi 27 juin 2011

La Grèce s'apprête à avaler la pilule amère de la rigueur pour se sauver

Le gouvernement va tenter de faire voter un nouveau plan de rigueur à sa majorité.

  La Grèce va devoir cette semaine avaler la pilule amère d'un nouveau plan d'austérité, un an après un premier train d'économies, combattu dans la rue par syndicats et "indignés". Il s'agit de convaincre ses partenaires et créanciers de la sauver de la faillite.
Le gouvernement socialiste a fait part samedi de sa "totale confiance" dans la capacité du pays à franchir le pas, via l'adoption mercredi et jeudi prochain au Parlement, en principe dans l'après-midi, d'un nouveau plan pluriannuel de redressement et de sa loi d'application. "Il s'agit de votes extrêmement cruciaux, nous croyons que les députés de la majorité", 155 sur un total de 300, "assumeront leurs responsabilités", a relevé pour l'AFP son porte-parole, Ilias Mosialos. "Le Dieu de la Grèce est grand", a professé pour sa part le numéro deux du Pasok au pouvoir, Evangélos Vénizélos, propulsé au poste-clé des Finances le 17 juin.
Privatisations
Un rejet des textes menacerait le pays d'une "sortie de la zone euro, alors que notre choix national stratégique est d'y rester", a-t-il relevé. Pour juguler la grogne face aux mesures de rigueur qui combinent hausses d'impôts et privatisations à de nouvelles coupes dans les salaires des fonctionnaires, retraites ou allocations sociales, le Premier ministre Georges Papandréou a provoqué un vote de confiance au Parlement, qu'il a remporté mardi en faisant le plein des voix.
Evangélos Vénizélos a du coup pu boucler jeudi la copie grecque, à l'issue de rudes négociations avec les représentants de l'UE et du FMI, pour qui les précédentes versions ne garantissaient pas la totalité des économies visées, 28,4 milliards d'euros d'ici 2015. Les privatisations sont, elles, censées rapporter 50 milliards.
Protestations de la majorité
Deux députés socialistes ont publiquement menacé d'un vote négatif, protestant contre la privatisation d'Électricité de Grèce (DEI) et la tutelle jugée abusive des créanciers, zone euro et Fonds monétaire international. Pour "dire non" à des mesures "apportant une société misérable", les syndicats, GSEE (privé) et Adedy (fonction publique) entendent pour leur part faire battre le pavé à des dizaines de milliers de Grecs la semaine prochaine.
Leurs directions, par ailleurs issues de la majorité, ont appelé à une grève générale mardi et mercredi, exceptionnelle par sa durée, pendant les votes au parlement, tandis que se multiplient dans plusieurs villes les coupures de courant dues à la grève des salariés d'Électricité de Grèce.
Les "indignés" qui campent depuis le 25 mai sur la place centrale de Syntagma, appellent de leur côté les Grecs à encercler le Parlement. Si le plan passe, les ministres des Finances de la zone euro se retrouveront le 3 juillet à Bruxelles pour convenir de la poursuite de l'aide au pays, plombé par une dette de 350 milliards d'euros.
Les Indignés mobilisés
Cela conclurait une partie de poker menée depuis des semaines, sous l'oeil inquiet de Washington, alors que la Grèce a besoin d'argent frais d'ici la mi-juillet, mais que l'abandonner à un défaut pourrait être fatal pour l'euro. La zone euro et le FMI débloqueraient alors le versement, prévu au départ en juin, de 12 milliards d'euros, cinquième tranche du prêt accordé au pays en mai 2010. La cure d'assainissement lancée à l'époque en échange a réduit le déficit public de cinq points, à 10,5 % du PIB.
Surtout, la voie sera ouverte à ce que Evangélos Vénizélos qualifie de "garantie de la viabilité de la dette à long terme", soit une deuxième opération de sauvetage de la Grèce, associant nouveaux prêts, revenus des privatisations et participation volontaire des créanciers du secteur privé.
Georges Papandréou a estimé que son montant total devra être "similaire" à celui du premier, soit 110 milliards. À ce jour, la Grèce a touché 53 milliards du prêt de 2010. L'ampleur de cette rallonge et son coût politique pour les partenaires alimentent leurs exigences d'un ralliement de l'opposition de droite à la politique gouvernementale. Son chef Antonis Samaras campe toutefois sur son refus, ce qui vient de le faire passer devant les socialistes dans les sondages.

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