dimanche 3 avril 2011
La France moins à droite
C’est une idée reçue dans le monde politique: la France serait de plus en plus ancrée à droite. Cette tendance européenne constituerait la meilleure assurance pour Nicolas Sarkozy de conserver son poste l’an prochain. La percée du Front national aux cantonales exprime des relents autoritaires, un rejet de l’immigré et de l’autre. Une demande de plus de sécurité face à la montée des délinquances.
Pourtant, la France vote de moins en moins à droite à chaque élection depuis 2007. Ce fut le cas aux municipales, aux régionales, aux cantonales et pas seulement pour s’opposer au pouvoir en place. La gauche peine à recueillir les fruits du désamour sarkozyste. Et le FN progresse sur le terreau des valeurs du travail et du mérite, dévoyées par l’ostentation et l’argent roi. Mais le vote Front national n’est qu’en partie un vote de droite. Jean-Marie Le Pen avait déjà siphonné les voix des anciennes banlieues rouges. Marine Le Pen séduit des déçus de la gauche.
Elle attire les votes populaires par une défense des "petits". Les Français veulent se protéger du XXIe siècle. Plus qu’un besoin sécuritaire, les voix FN expriment une demande de sécurité économique et sociale face au déclassement. Les réponses à ces peurs peuvent être de droite: la responsabilité individuelle, l’ordre, la famille, la sécurité. Elles peuvent être de gauche: la justice, le partage, la solidarité collective, la liberté des moeurs. Depuis une vingtaine d’années, les idéologies se sont confondues au profit de valeurs fluctuantes. Cette "poussée à droite" n’est peut-être qu’une illusion d’optique. La clarté des choix sera une des clés de 2012. Pas la confusion.
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