TOUT EST DIT

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samedi 2 avril 2011

Gbagbo doit être jugé

Pour Laurent Gbagbo, battu lors de la présidentielle ivoirienne de novembre et qui s’accroche au pouvoir depuis, l’histoire pourrait se terminer dans les prochaines heures, et peut-être s’est-elle close pendant l’impression de ce journal. Le mauvais perdant a multiplié les forfaits pour refuser le verdict du suffrage universel, allant jusqu’à organiser une guerre civile pour garder son poste. Il doit être jugé pour ce crime contre la démocratie qui l’a conduit, notamment, à faire tirer sur des femmes désarmées.

L’ancien exilé à Mulhouse, qui a milité pour le multipartisme, s’est comporté comme tous les dictateurs qui l’ont précédé ou qu’il a côtoyés. Il faut le juger aussi pour comprendre comment un militant autoproclamé « démocrate » peut se retourner contre les principes dont il se targue. Et comment, surtout, il peut entraîner un grand courant de pensée mondial dans son sillage : l’Internationale socialiste vient seulement d’exclure – le 19 mars ! — son parti, le FPI, comme elle avait exclu le parti de Ben Ali quatre jours après sa fuite de Tunisie. Drôle, non, cette internationale qui amalgame les dictateurs tant qu’ils sont au pouvoir, et qui les vire quand ils se font éjecter… Drôles aussi (enfin pas vraiment !), ces socialistes français qui, comme l’ancien premier secrétaire Henri Emmanuelli ou l’ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas, s’obstinent à soutenir un homme dont on ne compte plus les exactions… Il suffisait pourtant de lire les titres de la presse qui glorifiait Gbagbo pour voir qu’il avait inventé un national-ethno-socialisme de la pire espèce.

Alassane Ouattara a conquis – avec un sérieux coup de pouce de la communauté internationale, qui a étouffé financièrement et économiquement l’usurpateur Gbagbo — la légitimité du président élu. Cette légitimité ne lui donne pas le droit de poursuivre la guerre civile. À lui de remettre la Côte d’Ivoire, qui ne manque pas de richesses, sur la voie du progrès. Et à l’Onu de vérifier qu’il ne confisque pas, à son tour, le pouvoir au seul profit de son clan.

L’utilisation de la force pour faire respecter un verdict électoral en Afrique noire francophone est une première. Jusqu’à présent, les coups d’État étaient la règle et les scrutins des alibis. Même avec quatre mois de retard, la présidentielle ivoirienne peut marquer une étape sur le chemin de la démocratie. On veut le croire. Que la route est longue cependant…

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