vendredi 25 mars 2011
Drôle de guerre internationale en Libye
Cela fait une semaine que la France a obtenu devant l'ONU la « résolution 1973 ». Mais alors que celle-ci devait mettre fin aux tergiversations internationales, les divergences n'ont cessé de croître depuis huit jours. Les problèmes, militaires, stratégiques et diplomatiques ne manquent pas, il est vrai : la volonté, à laquelle se raccroche Paris, de préserver une présence arabe ou africaine au sein de la coalition se confronte à la réalité d'un commandement impossible à trouver en dehors de l'OTAN, mais la présence de cette dernière - même « strictement opérationnelle » - pourrait changer le sens de l'action péniblement engagée devant les Nations Unies ; quant à la volonté américaine de ne pas trop s'impliquer, elle ne peut masquer le fait que les premiers raids ont été coordonnés depuis un porte-avions de l'US Navy ; la maîtrise aérienne n'est bien évidemment pas suffisante pour aller au-delà d'un simple gel de la situation sur le terrain, etc. En parallèle, les critiques sur les arrière-pensées liées au pétrole, la contradiction entre cette intervention et le droit international, l'absence de « guerre juste » ou le « deux poids, deux mesures » entre ce qui se déroule en Libye et ce qui se passe au Yémen et à Bahreïn aujourd'hui - comme à Gaza hier ou en Syrie peut-être demain - peuvent et doivent être entendus. Reste l'interrogation principale, à court terme, à laquelle aucune de ces critiques n'apporte de réponse : pouvait-on laisser passivement Kadhafi massacrer ses opposants (cette fois, il est difficile de nier que la réponse internationale s'est faite à la suite d'un réel mouvement populaire et non pas sur un faux prétexte) ? La réponse, immédiate, apparaît simple. Mais plus l'intervention actuelle se prolongera, et plus elle deviendra incertaine. Raison de plus pour souhaiter une fin rapide à ce conflit. Mais la seule issue satisfaisante sera celle d'une Libye libérée par les Libyens eux mêmes.
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