TOUT EST DIT

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mardi 22 février 2011

Politique contre politique

Le dernier rapport de la Cour des comptes, à côté de son contingent habituel d'erreurs de gestion de la sphère publique, prend une coloration particulière à cause de deux faits nouveaux : la discipline imposée par la crise a inspiré un programme lisible de rééquilibrage des comptes publics, qui facilite l'audit ; le nouveau premier président de la Cour, Didier Migaud, était naguère président - socialiste -de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Se faisant honneur de rompre avec la politique politicienne, il reconnait « les progrès très importants accomplis ces dernières années dans l'efficacité de la gestion publique ». Mais en s'appliquant à sa mission d'auditeur, il relève les insuffisances, par rapport à l'objectif, du rythme de ralentissement des dépenses, des compensations aux recettes perdues, de la résorption du déficit structurel, qui se maintiendrait à 5,5 % du PIB. Toutes analyses faites, cela revient à constater que la ligne d'une politique, surtout quand elle est rigoureuse, se heurte toujours aux contraintes de « la politique ».

L'illustrent quelques chantiers dont la Cour relève les insuffisances. La dérive incontrôlée des niches fiscales, favorables notamment aux entreprises ? Le Medef y campe, avec la menace d'une récession si on y touche. Les insuffisantes réductions de dépenses publiques ? Toutes les structures françaises y résistent, dans l'administration et autour d'elle. Le coût de la fonction publique ? Quand le président de la Cour recommande de geler le traitement des fonctionnaires jusqu'en fin 2013 et de revenir sur certains de leurs avantages, il doit se féliciter d'être sorti de l'arène politique pour avoir enfin le droit de parler vrai.

On dira qu'il est plus confortable d'auditer que de gouverner. Pour l'édification générale, on devrait diffuser auprès des électeurs toutes ces recommandations qu'ils refusent. Si on le dit, c'est parce qu'il est plus facile de commenter que de faire.

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