TOUT EST DIT

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lundi 4 octobre 2010

Vigilance !

Que les Américains mettent en garde leurs ressortissants séjournant en Europe sur des risques d'attentat n'est pas inhabituel. Attendu depuis samedi, l'avertissement a été lancé en coordination diplomatique avec Bruxelles et les capitales concernées. Mais que Londres en rajoute et évoque une « forte menace terroriste » tant en France qu'en Allemagne - en Grande-Bretagne aussi - laisse interrogateur.
Visiblement, l'agitation hexagonale de ces derniers jours sur le « terrorisme » - et que certains voulaient ramener aux accents sécuritaires de la politique intérieure française - repose sur du concret. Ou, du moins, sur des faisceaux de présomption. Lesquels ? La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni fournissent à leur insu nombre de « djihadistes européens » aux affidés d'al-Qaïda terrés dans les zones tribales du Pakistan. Munis de passeports occidentaux, ces fanatiques ne sont que difficilement repérables. Et ils connaissent parfaitement leur pays d'origine ou d'accueil.



La menace viendrait-elle de là, suite aussi aux révélations d'un islamiste de Hambourg capturé par l'armée américaine à Kaboul ? Outre-Rhin, l'opinion publique est opposée, voire hostile, au déploiement de la Bundeswehr en Afghanistan. En ce sens, l'Allemagne est un pays très sensible, donc une potentielle « cible privilégiée ». En France, ce débat est quasi inexistant, malgré 47 soldats français tués en Afghanistan depuis 2001... D'ailleurs, pendant longtemps, la vraie menace était située du côté de l'AQMI (al-Qaïda au Maghreb islamique), surtout après les enlèvements de ressortissants français au Niger. Pas dans l'Orient lointain. A moins que tous les fils tissés par les nébuleuses islamistes ne se rejoignent. L'exclure serait péremptoire.
Les réactions aux avertissements américain et britannique sont également très édifiantes sur la manière d'aborder ces dangers potentiels. Paris, après le remue-ménage de la semaine dernière, opte désormais pour une certaine discrétion. Berlin verse dans le laconisme sur le thème du « circulez, il n'y a rien à voir ». Comme si la France et l'Allemagne misaient d'abord sur le combat de l'ombre dont on ne saura jamais rien.
Néanmoins, si le principe de précaution a un sens, c'est bien pour protéger les populations. Avec un surcroît de vigilance, s'il le faut. Rappelée hors de nos frontières, cette vigilance de tous les instants gagne encore en crédibilité. Tant mieux !


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