TOUT EST DIT

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mardi 20 avril 2010

Les PME pilotent à vue face au nuage de cendres

Signatures de contrats reportées, problèmes de trésorerie ou d'approvisionnement, salariés coincés à l'étranger : le blocage du ciel européen commence à compliquer la vie de certaines entreprises françaises. À tel point que Laurence Parisot a demandé à ses équipes la création d'une cellule de crise au Medef dès dimanche matin, raconte Vincent Leroux, le responsable de sa mise en place au Medef. Son premier travail sera de s'adresser aux adhérents et de "faire l'inventaire des problèmes auxquels ils peuvent être confrontés" afin que "Laurence Parisot les fasse remonter au gouvernement". Si le secteur aérien et le tourisme sont en première ligne, "tout un tas de secteurs" sont touchés, souligne celui qui dirige la section adhérents de l'organisation patronale.

Les grandes entreprises ont les moyens de faire face mais ce n'est pas toujours le cas des PME, déjà fragilisées par la crise économique et financière. Keynectis, société spécialisée dans la sécurité des identités sur Internet, a ainsi dû renoncer à envoyer une équipe au salon de Singapour après avoir engagé les frais pour être présente. Résultat : les rendez-vous organisés avec les clients et les partenaires potentiels ont été annulés. Et ce sont les concurrents américains qui en profitent. Plus grave, raconte Pascal Colin, le directeur général, sa société de 60 salariés est en phase de perdre un appel d'offres lancé par le ministère de l'Intérieur d'un pays du Moyen-Orient. Sélectionnée avec deux autres concurrents pour la dernière ligne droite pour la signature de ce contrat soumis à une clause de confidentialité, la PME française ne pourra être présente lors de l'ultime processus de sélection : "On a essayé de négocier un report, mais le concurrent américain n'est pas d'accord et on va perdre l'affaire", déplore Pascal Colin. "Pour notre PME, c'est dramatique. C'est une affaire sur laquelle on travaille depuis plus de deux ans et qui représente 8 % de notre chiffre d'affaires annuel. On se sent complètement démuni", lâche-t-il.

Même le transport maritime est touché

Cédrick Gallot doit, lui, faire face à un autre type de problème. Ce directeur général d'une entreprise de fruits et légumes, qui utilise pourtant essentiellement le transport maritime, a du mal à livrer sa production. Selon ses estimations, environ 300.000 euros de marchandises (ananas, haricots verts, mangues...) sont bloqués par les services de douane des ports de l'Europe du Nord, faute de certificats originaux délivrés par le pays de production. Ceux-ci sont acheminés par... avion ! Si la marchandise peut supporter quelques jours supplémentaires dans les navires, Cédrick Gallot craint une baisse des prix provoquée par son arrivée massive à Rungis lorsque la situation se débloquera. Seule solution, négocier avec les douanes belges et néerlandaises pour assouplir temporairement les règles imposées sur les certificats. Mais celles-ci semblent moins promptes à coopérer que les douanes françaises sensibilisées par les chambres syndicales interprofessionnelles...

Certains ont trouvé des solutions alternatives d'acheminement. Mais cela ne va pas sans poser problème : "J'ai dû re-router toutes mes livraisons par la route. Mais pendant deux, trois jours, il y a quand même des pièces et des composants qui sont partis de l'entreprise et sont depuis bloqués", on ne sait où, raconte à l'Agence France-Presse le président de la société de composants électroniques Radiall, Pierre Gattaz. La paralysie du trafic bloque aussi les importations de matières premières (pièces de laiton, de cuivre, semi-conducteurs, etc.) pour ses usines européennes, souvent en provenance d'Asie alors qu'"il n'y a plus de stock nulle part" du fait de la crise. Comme beaucoup de chefs d'entreprise, Pierre Gattaz peut encore tenir quelque temps, mais "chaque jour qui va passer sera plus dur à gérer". Un sentiment largement partagé par les entreprises concernées.

CE N'EST PAS DEPUIS LE NUAGE QUE LES PME PILOTENT À VUE C'EST DEPUIS PLUS DE DIX ANS, LA "CRISE" N'A RIEN AMÉLIORÉ, LES BANQUES NE SUIVENT PAS, LES PME TRINQUENT, LES MICROENTREPRISES MEURENT.QUE FAIT LE MEDEF ? RIEN DE RIEN.

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