TOUT EST DIT

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mardi 5 octobre 2010

Le Royaume-Uni annonce une réforme "radicale" de l'Etat-providence

Le ministre des finances britannique, George Osborne, a annoncé lundi 4 octobre une réforme "radicale" de l'Etat-providence, comprenant notamment la fin des allocations familiales universelles, dans le cadre d'un programme d'austérité draconien dont les détails doivent être annoncés le 20 octobre.

Le budget de l'assurance sociale, qui atteint 194 milliards de livres (222 milliards d'euros), est une cible privilégiée de cette sévère cure d'austérité qu'a annoncée le grand argentier britannique le 22 juin dernier. "Ensemble, nous avons réussi là où personne à notre place n'avait jamais réussi : s'entendre sur un accord pour un Etat-providence radicalement nouveau", a déclaré le ministre devant les militants du parti conservateur réunis en congrès annuel à Birmingham (centre), leur premier au pouvoir depuis quatorze ans.
UN "ÉTAT-PROVIDENCE RADICALEMENT NOUVEAU"
Exposant "la profonde injustice" d'un système d'aides sociales qui "piège des millions de nos concitoyens dans la dépendance, tandis que des millions d'autres doivent en payer la facture", M. Osborne a annoncé qu'un plafond – estimé à 500 livres par semaine selon le Guardian – sera fixé aux aides sociales que peut recevoir un foyer. Cette mesure vise en effet, selon M. Osborne, à empêcher que "plus jamais" une famille où les deux parents sont sans emploi gagne autant ou davantage que le salaire d'une famille de classe moyenne grâce aux allocations sociales. Le Trésor britannique a estimé que ces limitations pourraient toucher quelque 50 000 familles sans emploi.
Par ailleurs, la réforme touchera à l'universalité des allocations familiales, établie en 1946, un principe cher au cœur des Britanniques. Ces aides sont actuellement accordées à tous les parents d'enfants âgés de moins de 16 ans, et jusqu'à 19 ans s'ils suivent une formation ou un cursus universitaire, quels que soient leurs revenus. Elles sont forfaitaires et s'élèvent à 20,30 livres (23,40 euros) par semaine pour le premier enfant et à 13,40 livres (15,50 euros) pour chacun des autres. En vertu du nouveau système, mis en place à partir de 2013, les allocations familiales seront supprimées si l'un des parents paie des impôts dans la tranche la plus élevée (44 000 livres – 51 000 euros – par an), ce qui concernera environ 15 % des familles.
CRAINTES POUR LA CROISSANCE BRITANNIQUE
Cette mesure, à la portée symbolique et qui ne fera économiser qu'un milliard de livres, devrait être contestée par les défenseurs de l'universalité du système, qui mettent en avant le fait que les allocations familiales sont l'un des rares bénéfices que retirent les familles les plus aisées des impôts qu'elles paient à l'Etat, constate The Independent. Yvette Cooper, une députée du Labour, a elle regretté sur la BBC qu'"au lieu d'encourager les emplois et la croissance, le gouvernement fait payer davantage aux familles avec enfants". Anne Longfield, la directrice exécutive de l'organisation 4Children, a également regretté que les coupures aux allocations familiales universelles, "longtemps reconnues comme un symbole de la valeur que notre société place en nos familles", vont "porter un coup préjudiciable aux familles qui ressentent déjà la pression".
Cette réforme est l'un des premiers actes concrets dans le cadre de la cure d'amaigrissement radicale que M. Osborne a annoncée le 22 juin dernier. Ce resserrement budgétaire sans précédent vise à éliminer en cinq ans la quasi-totalité du déficit budgétaire légué par le Labour (10,1 % du PIB en 2010).

UN PLAFOND AUX AIDES SOCIALES, VOILÀ UN EXEMPLE DONT LA FRANCE DEVRAIT S'INSPIRER, SI SON PEUPLE N'ÉTAIT PAS SI FAINÉANT.

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