TOUT EST DIT

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mardi 5 octobre 2010

Dans la tête de Christine Lagarde

Le sujet. Ministre de l'Economie depuis trois ans et demi, révélée par sa gestion solide de la crise financière en 2008, souvent citée parmi les membres du gouvernement appelés à rester à leur poste, voire à être promue lors du prochain remaniement, Christine Lagarde est peu connue du grand public. Pudique et méfiante envers la politique spectacle, cette femme à laquelle son élégance donne une allure de grande bourgeoise, s'était jusque-là peu livrée. Dans leur biographie, les journalistes Cyrille Lachèvre et Marie Visot, dessinent un portrait riche, documenté, souvent émouvant, de celle qui est passée en une nuit de mai 2005 d'une lucrative carrière dans les affaires aux Etats-Unis à un destin politique en France.

La politique… qui faillit bien broyer dès son arrivée cette « Américaine » au franc-parler peu rompu aux tabous lexicaux de son pays d'origine. Aujourd'hui encore, elle n'ose plus prononcer ce mot de « rigueur » qui lui valut, en septembre 2007, un correctif humiliant de la part du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant.

L'intérêt. L'une des nouveautés est dans le récit, méconnu, de ses années d'adolescence française et de jeunesse américaine. Il permet de comprendre la force de celle qui est partie vivre aux Etats-Unis à l'âge de dix-sept ans, peu après avoir perdu son père, décédé à quarante-et-un ans.

L'anecdote. Mercredi 31 mai 2005, premier Conseil des ministres du gouvernement Villepin. Nommée ministre du Commerce extérieur alors qu'elle présidait le comité stratégique de Baker & McKenzie, Christine Lagarde arrive directement de l'aéroport. « Dans la précipitation du départ, elle a oublié ses lunettes à Chicago et n'y voit presque rien. A la table du Conseil, elle ne cesse d'interroger sa voisine, la ministre aux Affaires européennes, Catherine Colonna, pour savoir qui sont les uns et les autres.


« Christine Lagarde », par Cyrille Lachèvre et Marie Visot, 330 pages, 17,90 euros, Michel Lafon.

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