Les menaces de Ben Laden nous sortent brutalement de nos petits problèmes, on vivait dans la menace des pompes à essence vides et on se réveille avec le spectre de représailles sanglantes contre nos concitoyens, avec la fatwa lancée par l’instigateur des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Que faut-il faire ? D’abord un constat négatif : comment se fait-il, dix ans après, que les services américains et occidentaux n’aient pas réussi à arrêter ou à éliminer Ben Laden ? Puis un constat positif : depuis les attentats de Madrid en 2004 et de Londres en 2005, l’organisation terroriste islamique n’a pu commettre d’attaques d’envergure en Occident.
Raison de plus pour prendre les menaces au sérieux et pour cesser de ricaner, comme l’ont fait certains hommes politiques, quand le ministre de l’Intérieur a commencé à mettre les Français en garde. Car la France est probablement aujourd’hui le pays le plus ciblé par les terroristes d’al-Qaida pour deux grandes raisons, son engagement auprès des forces de l’Otan en Afghanistan, marqué déjà par cinquante soldats tués, et sa politique déterminée de lutte contre les manifestations de l’islamisme radical à l’intérieur de l’Hexagone. Les lois successives sur le voile à l’école et, tout récemment, sur l’interdiction du voile intégral sur la voie publique ont déclenché l’ire des extrémistes et de leurs relais internationaux. Faut-il renoncer à notre double engagement, à Kaboul et à Paris, évidemment non !
Il est hors de question de modifier notre politique dans ses composantes républicaines et internationales et, fort heureusement, il existe en France un consensus national de la gauche et de la droite sur ce point, dont ne s’écartent que quelques marginaux et quelques Munichois.
Notre fermeté nationale face à la menace terroriste ne doit pas nous cacher une réalité inquiétante : les otages français détenus ici et là sont en grand danger et aucun citoyen français ne doit prendre de risques inconsidérés en voyageant à travers le monde. La nébuleuse terroriste est affaiblie, mais comme le disait Bertholt Brecht à propos du nazisme : « Le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde. »
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