La réforme du gouvernement vise à porter l'âge légal de départ en retraite à 62 ans en 2018, en l'augmentant chaque année de quatre mois à partir de la génération 1951.Les députés ont voté vendredi la fin de la retraite à 60 ans avec en toile de fond la promesse des socialistes d'abroger le passage aux 62 ans s'ils reviennent aux affaires, qualifiée d'«ambiguë» ou de «mensongère» par la droite. Après quatre jours de débat, dans un hémicycle assez clairsemé, les députés UMP et Nouveau Centre ont adopté l'article-phare du projet de loi qui prévoit le passage de l'âge légal à 62 ans à l'horizon 2018, en l'augmentant chaque année de quatre mois à partir de la génération 1951. Cette réforme, dont Nicolas Sarkozy veut faire un marqueur de son quinquennat, revient sur la retraite à 60 ans, mesure entrée en vigueur en 1983 sous la présidence de François Mitterrand.
Toute la gauche s'oppose à ce report de l'âge légal, de même que les syndicats, qui ont appelé à une nouvelle mobilisation le 23. Après les déclarations télévisées de Ségolène Royal jeudi soir en faveur d'un retour aux 60 ans si le PS revient au pouvoir en 2012, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a lancé l'offensive dès vendredi matin en sommant les socialistes d'être «clairs» et «lisibles». «Le faire, ça veut dire baisser le niveau de pension des Français. C'est inacceptable», a ajouté M. Copé, qualifiant les socialistes de «fuyants». «Oui, nous assumons pleinement les engagements pris (jeudi) soir par Ségolène Royal sur le droit à partir à 60 ans et, en 2012, si nous sommes au pouvoir, nous le rétablirons», a répondu, Jean-Marc Ayrault, patron des députés PS.
Le ministre du Travail, Eric Woerth, est resté tout aussi sceptique vis-à-vis de la promesse socialiste. «Super-décote, super-injustice», a-t-il raillé. «L'âge légal à 60 ans, c'est le bouclier social des plus modestes», a rétorqué Marisol Touraine (PS), accusant Nicolas Sarkozy d'avoir «menti au peuple français» en promettant de ne pas toucher à la retraite à 60 ans pendant la campagne présidentielle. Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, a précisé à la mi-journée qu'avec la réforme 170.000 personnes continueraient de partir en retraite à 60 ans sur 700.000 départs par an.
«Nous sommes dans le flou, dans l'ambiguïté, et parfois dans le mensonge», a lancé pour sa part le président de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie (UMP).
Unie pour défendre le symbole de la retraite à 60 ans, l'opposition de gauche a toutefois montré des signes de division sur la question de l'allongement de la durée de cotisations, désormais soutenue par le PS, au grand dam du PCF et du Parti de gauche. «Nous sommes en total désaccord avec la position du Parti socialiste», a déclaré le porte-parole des députés PCF et Parti de gauche, Roland Muzeau. «Il ne faut pas mentir aux Français: si on maintient la retraite à 60 ans, il faut arrêter l'allongement de la durée de cotisations».
Au terme d'un long débat de plus de six heures sur ce seul article, Martine Billard (Parti de gauche) a ponctué son propos de paroles d'une chanson d'Henri Salvador: «Les prisonniers du boulot ne font pas de vieux os». Avant de glisser, sourire aux lèvres, que M. Salvador était un partisan de l'UMP...
En soirée, l'Assemblée devait voter une autre disposition clef, qui relève de 65 à 67 ans l'âge à partir duquel on peut bénéficier d'une retraite à taux plein, même sans avoir toutes les annuités. Cette disposition suscite l'opposition de toute la gauche, mais aussi de François Bayrou (MoDem) et de la dizaine de députés villepinistes. A l'UMP, certains également verraient d'un bon oeil une évolution du texte sur ce point, notamment pour les femmes.
samedi 11 septembre 2010
Les députés votent la fin de la retraite à 60 ans
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire