TOUT EST DIT

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jeudi 30 septembre 2010

Le trou de la ceinture

C'est la quadrature du cercle. Seule la croissance peut produire de la fiscalité et il n'y a que la baisse du chômage pour soulager les comptes sociaux. Avoir fait sauter les barrières sémantiques qui interdisaient l'emploi des vocables austérité et rigueur ne suffit pas à donner la solution pour se sortir de cette spirale vicieuse. Réactiver l'économie, créer une dynamique industrielle, investir sur l'avenir reste une inaccessible ambition sans la reprise. Nous sommes dans une situation tellement dépendante de la conjoncture internationale que l'on ne voit pas comment on pourrait en sortir autrement que par une trajectoire durable de la croissance qui se situerait entre 2,5 et 3 %. On en est loin.

Si on est optimiste, on regarde vers l'Allemagne et on se dit que son état de santé peut aider à une embellie plus rapide que prévue. Si on est pessimiste on trouve que la reprise est bien molle aux États-Unis. On ne peut pas reprocher à Nicolas Sarkozy le niveau abyssal des déficits. Il nous a permis d'éviter une récession encore plus douloureuse et il fallait pouvoir investir pour rester dans le concert des nations. Par contre il est injuste de vouloir réduire la dette en coupant presque exclusivement dans les budgets sociaux tout en s'entêtant à ne pas remettre en cause les cadeaux fiscaux. Ainsi le coup de rabot, dont le principal intérêt est le signal qu'il adresse aux agences de notations, a-t-il été bien indulgent pour certaines niches et privilèges.

Le budget présenté hier est établi sur des hypothèses de croissance dont on ne voit pas de quel ciel elles pourraient tomber. Il faudra donc continuer de financer les déficits par des emprunts eux-mêmes financés par d'autres emprunts. Cette cavalerie ajoute encore à l'étouffement de notre économie qui a surtout besoin de relance et d'investissements.

Les Français ne sont pas prêts à dépenser moins pour prélever plus que propose aujourd'hui le budget. Et s'ils pressentent qu'ils n'échapperont pas à la rigueur, ils la veulent équitable, partagée et seulement après la suppression du bouclier fiscal qui, outre qu'il est inefficace, ne fait qu'exacerber le sentiment de l'injustice qui altère de plus en plus la cohésion sociale.

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