TOUT EST DIT

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jeudi 17 juin 2010


Dernier 18-Juin

Ce sera sans doute la der des ders. Cette commémoration de l’appel du 18 juin 1940, il y a donc soixante-dix ans, n’aura bientôt plus d’objet.

Les acteurs ne sont pratiquement plus là. La référence au gaullisme a disparu de la vie politique. Elle avait pris la forme d’une révérence quasi religieuse. Les disciples singeaient le maître quand ils ne parlaient pas abusivement en son nom. Nicolas Sarkozy est le premier président français élu sans référence au général de Gaulle. Ses prédécesseurs s’en sont réclamés (Jacques Chirac), s’y sont opposés (François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing), ou les deux à la fois (Georges Pompidou). Rejeton de la famille, Nicolas Sarkozy ne revendique pas l’héritage du "gaullisme". Il veut être l’ami de tous les pays. Il conduit les trois droites fusionnées. Il défend une conception individualiste de la société. Le gaullisme devient donc un pur objet d’histoire.

"Une certaine idée de la France": de Gaulle sera cet esprit libre, porté à la fois par une volonté de réforme et un conservatisme au carrefour de deux siècles. Une geste grandiloquente s’appuyant sur une culture historique et une langue si précise que, soit dit en passant, cela justifie qu’on en fasse un objet d’examen. Et des gestes posés pour la postérité, le premier, cet appel solitaire, fruit d’une liberté intérieure, d’une vision de l’Histoire et d’une capacité à s’en imaginer acteur. Ce qu’on appelle un destin. Le gaullisme est mort, reste de Gaulle.



Olivier Jay

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