TOUT EST DIT

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lundi 28 juin 2010

Affaire Woerth-Bettencourt : le ministre nie, la majorité fait bloc

Une nouvelle fois, Eric Woerth s'est défendu, dimanche 27 juin, de tout conflit d'intérêt dans l'affaire Bettencourt, du nom de la richissime héritière de L'Oréal pour qui travaillait, jusqu'à ces derniers jours, l'épouse du ministre. "Je n'ai rien à me repprocher", a-t-il martelé tout au long du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro auquel il était invité, dimanche 27 juin.
Pour M. Woerth, le fait que les médias et l'opposition évoquent et commentent les potentiels déboires fiscaux de Mme Bettencourt, les écoutes effectuées chez elle et un possible conflit d'intérêt entre lui – qui fût ministre du budget jusqu'aux élections régionales de mars – et l'héritière n'a qu'un seul but : "Je suis une cible politique car on veut affaiblir la réforme des retraites", a-t-il assuré.

"Ce que j'ai fait, je l'ai fait en toute honnêteté, en toute rigueur, et si c'était à refaire je le referais", a-t-il dit à plusieurs reprises. Il a expliqué qu'il n'avait pas eu connaissance des éléments accréditant l'idée que Liliane Bettencourt fraudait le fisc. Le dossier a été transmis par le parquet de Nanterre à Bercy début 2009, quand il était ministre du budget.

"IL N'Y A PAS DE PROBLÈME DE MORALE"

C'est, selon lui "une polémique en marge d'un procès très important entre une mère et une fille", Liliane et Françoise Bettencourt. C'est le "vent", le "ventilateur" de ce conflit familial. Le ministre du Budget François Baroin avait auparavant annoncé que le fisc allait passer au peigne fin la fortune de Mme Bettencourt.

Il a cependant admis pour la première fois que Liliane Bettencourt, femme la plus riche de France, avait fait des dons à l'UMP, parti dont il est le trésorier. "Je n'ai jamais déclenché de contrôle fiscal, comme je n'ai jamais empêché de contrôle fiscal". Il a assuré que le ministre n'avait aucun pouvoir sur les enquêtes fiscales et ne s'intéressait pas aux procédures. "Les journalistes ne comprennent pas le fonctionnement" des services fiscaux, a-t-il déploré, accusant "les journaux en manque de ventes" d'avoir monté en épingle cette affaire. Il a également dénoncé "les tribunaux qui se créent sur Internet", sans doute une allusion au site Mediapart, qui a le premier évoqué les enregistrements pirates réalisés au domicile de Mme Bettencourt.

Pour le ministre, "il n'y a pas de problème de morale" dans cette affaire. Il a défendu son épouse Florence, présente sur le plateau, qui a démissionné à "contre-cœur" de son poste au service de Mme Bettencourt. "Ce métier ne posait pas de problème et il n'y avait pas de conflit d'interêt", a juré Eric Woerth, ajoutant qu'il avait "toujours dressé une muraille de Chine entre [leur] deux métiers". "Elle est victime de cette affaire, elle a fait son métier avec honneur avec compétence, avec honnêteté", a-t-il ajouté.

LES LINGOTS DE ROBERT PEUGEOT

Enfin, M. Woerth a réagi aux informations publiées dimanche dans les colonnes du Journal du dimanche. Robert Peugeot, héritier du groupe automobile a été cambriolé en décembre. Après avoir déclaré un vol de 500 000 euros de lingots d'or, il a revu à la baisse le montant à 150 000 euros afin de ne pas attirer l'attention des services fiscaux. Il aurait, dans l'intervalle, dîné avec le ministre. Ce dernier n'a pas nié que ce dîner ait eu lieu, mais selon lui il n'a pas été question de lingots d'or. "Je connais M. Peugeot, comme centaines de gens connaissent M. Peugeot", s'est-il défendu.

"On jette des noms en pâture comme ça, comme si c'était des voyous. C'est très difficile de prouver ce qui n'existe pas", a ajouté M. Woerth, dénonçant des "amalgames, des insinuations absolument scandaleux".

Dans un entretien accordé dimanche à l'Est républicain, M. Peugeot dénonce "des amalgames" et soutient que son assurance a bien estimé son préjudice à 82 000 euros. "Tous les autres chiffres sont fictifs", a-t-il assuré. Si l'héritier Peugeot reconnaît avoir rencontré Eric Woerth "plusieurs fois", il dément le reste. "Cela dépasse les calomnies sur ma vie privée et touche le groupe et son personnel. Il est des barrières à ne pas laisser franchir", poursuit-il, déplorant que de "victime d'un cambriolage", il devienne "coupable, le tout se fondant sur de seules insinuations".

Outre son épouse, plusieurs membres de la majorité assistaient à l'émission, sans toutefois intervenir. Luc Châtel, Roselyne Bachelot ou Xavier Bertrand ont opiné du chef tout au long de l'interview pour montrer leur soutien à leur collègue. Samedi en marge du G20, le président de la République lui-même a assuré M. Woerth de son soutien déclarant qu'il n'avait "rien à lui reprocher".

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