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samedi 29 mai 2010

Fitch dégrade la note de l'Espagne

L'agence de notation a dégradé la note de la dette à « AA+ » contre « AAA » auparavant en raison des mauvaises perspectives de croissance provoquées par le lourd endettement privé du pays.
Nouveau coup dur pour l'Espagne. L'agence de notation Fitch a annoncé vendredi qu'elle dégradait la note de la dette souveraine de la péninsule ibérique, à «AA+» contre «AAA» auparavant, en raison des mauvaises perspectives de croissance provoquées par le lourd endettement privé du pays. «La dégradation reflète l'opinion que le processus d'ajustement vers un niveau plus bas d'endettement privé et extérieur va matériellement réduire le taux de croissance de l'économie espagnole à moyen terme», selon l'agence qui prive l'Espagne de la meilleure note possible «AAA», la rabaissant à «AA+». La dette privée espagnole regroupe celle contractée par les ménages, les entreprises et les banques. L'agence maintient la perspective de l'économie à «stable».

Cette dégradation d'un échelon intervient un mois après une décision similaire de Standard & Poor's : fin avril, l'agence avait ramené la note souveraine de l'Espagne à AA contre AA+, avec une perspective défavorable, ce qui implique la possibilité d'une nouvelle dégradation à un horizon de moins de deux ans. Moody's est désormais la seule des trois grandes agences de notation internationales à ne pas avoir revu à la baisse la note de Madrid et conserve sa notation Aaa.

Un peu plus tôt dans la journée, le gouvernement socialiste espagnol avait révisé ses prévisions économiques pour les années 2010 à 2013, anticipant moins de croissance et plus de chômage qu'auparavant dans un pays qui peine à sortir de la récession et lutte contre ses déficits. Madrid s'attend désormais à enregistrer une croissance du PIB de 2,5% et de 2,7% en 2012 et 2013 (contre 2,9% et 3,1% auparavant). Frappée par l'éclatement de la bulle immobilière et par la crise financière internationale, l'Espagne est entrée en récession fin 2008, et peine à en sortir, ayant enregistré une très faible croissance de 0,1% du PIB au premier trimestre 2010 par rapport au dernier de 2009. Pour l'ensemble de 2010, le gouvernement s'attend à une contraction d'activité de 0,3% du PIB, puis une croissance de 1,3% en 2011.

Cette prévision pour 2011 est déjà le fruit d'une révision à la baisse effectuée la semaine dernière, à cause des mesures d'austérité annoncées par le gouvernement pour tenter d'enrayer les déficits publics qui ont explosé à 11,2% du PIB en 2009. Auparavant, la prévision de croissance pour 2011 était de 1,8%.

Ces sombres perspectives de croissance ont également poussé le gouvernement à revoir à la hausse sa prévision du taux de chômage 2010 à 19,4% contre 19% auparavant. Pour 2011, la nouvelle prévision est de 18,9% contre 18,4% avant, pour 2012 de 17,5% contre 17%, et enfin pour 2013 de 16,2% contre 15,5%. Après avoir touché un plancher historique sous les 8% à l'été 2007, le taux de chômage espagnol a enregistré une accélération vertigineuse et s'est établi à plus de 20% au premier trimestre.

Confronté à la récession, à l'envolée du chômage, à l'explosion de ses déficits publics et à la panique provoquée sur les marchés par la crise budgétaire grecque, le gouvernement a dû se résoudre à adopter la semaine dernières d'impopulaires mesures d'austérité en taillant dans les dépenses sociales. Dans la même veine, il a validé vendredi une proposition sur le plafond des dépenses de l'Etat pour 2011, en forte baisse par rapport à 2010. «Le plafond des dépenses pour le budget 2011 est en conformité avec la nécessaire austérité et représentera un grand effort (...) puisqu'il suppose une baisse de 7,7% par rapport au budget initial en 2010», a déclaré la vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega. «C'est un premier examen», a-t-elle ajouté, puisque le document sera transmis aux collectivités locales et aux puissantes régions espagnoles pour être débattu.

Le gouvernement espère ramener les déficits publics (Etat, collectivités, Sécurité sociale) à 9,3% du PIB en 2010, 6% en 2011, 4,4% en 2012 pour enfin atteindre en 2013 l'objectif de 3% fixé par le Pacte de stabilité de l'Union européenne.

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