TOUT EST DIT

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jeudi 8 avril 2010

Ni ange ni maton

Muscler les sanctions ne sera pas plus efficace à sanctuariser l'école que les trop visibles et bruyantes opérations sécuritaires n'ont réussi à empêcher les violences en banlieue et l'incivilité générale. La formation des maîtres et la stabilité des équipes pédagogiques sont un bien meilleur moyen que les fouilles des cartables et les portiques. C'est là une certitude fondée sur l'observation scientifique dont il n'est que marginalement tenu compte depuis des années. On a, dès lors, bien du mal à imaginer que les politiques prennent plus leurs responsabilités cette fois qu'ils ne l'ont fait par le passé et s'approprient les conclusions des États généraux avec la volonté de mettre en oeuvre des stratégies à long terme. D'autant que les experts sont les mêmes qu'avant et leurs avis connus.

Il faut renforcer le respect pour l'institution scolaire si l'on veut redonner à l'école son caractère exceptionnel. L'école ne peut être un sanctuaire dans la société que si elle redevient un lieu de respect et d'intérêt partagés par tous. On ne sanctuarise que les lieux à part, ceux où les moins favorisés peuvent grandir aussi bien que les autres et trouver là les moyens de leur émancipation. Les lieux où l'on forme des citoyens en leur inculquant le goût du progrès, de la justice et le respect de ceux qui les servent. L'école laïque doit rendre libre hors de tous les dogmes sociaux.

L'école doit être sacralisée pour ne pas devenir un endroit comme un autre, comme un stade ou un grand magasin où se déchaînent les violences et dans lequel ne prime plus la loi. Pour faire régner l'ordre, l'adulte doit accompagner et si besoin punir pour faire respecter l'espace d'éducation et de réussite où l'on ne peut entrer, ou sortir, que sous contrôle.

Il est vain de penser que l'on sortira de cette spirale brutale par le zèle répressif, les mesures d'exclusion et moins encore par l'angélisme permissif. Le traitement de la violence nécessite que soit redéfinie la place de l'école dans la société et celle de l'encadrement pendant les temps de loisirs. Peut-être en redonnant du sens à l'éducation populaire et en rétablissant les centres d'animation ? Cela voudrait alors dire l'école redevient une priorité nationale et que l'on arrête la saignée des personnels.

DANIEL RUIZ

1 commentaires:

David C. a dit…

Dans le débat actuel autour de la violence en banlieue, lors de la campagne pour la Présidentielle de 2007 Jacques Cheminade avait donné quelques pistes de réflexion autour déun vrai projet de désenclavement de la banlieue, le Plan Jaures :

- arrêter toute mesure provocatrice du type de celles proposées par MM. Sarkozy, Villepin et de Villiers, comme expulser les étrangers en situation régulière arrêtés lors des émeutes ou orienter des jeunes de 14 ans vers l’apprentissage, en cassant toute perspective de promotion sociale réelle ;

- redéployer réellement une police de proximité, rétablissant l’ordre et rendant l’espace public aux jeunes, et tisser un réseau de médiateurs sociaux grâce à des emplois jeunes, pour éviter d’avoir recours à des CRS ou à des brigades de gendarmerie inexpérimentées ;

- redonner, bien au-delà de ce que prétend faire M. de Villepin, de réels moyens aux associations (par exemple, les crédits du Fonds d’intervention pour la ville et ses subventions aux associations ont diminué de 40 % entre 2004 et 2005) et aux boursiers ;

- multiplier les cours d’alphabétisation et de soutien scolaire, au besoin par la mobilisation de retraités bénévoles et prévoir le suivi cas par cas de chaque élève par une équipe pédagogique, avec des classes de quinze à vingt-cinq élèves maximum ;

- prévoir dans chaque collège une assistante maternelle et sociale aidant et motivant les enfants et leurs parents. Les soins de dentisterie et de lunetterie doivent être enfin remboursés : il ne s’agit pas ici de rentabilité financière, mais de simple dignité humaine ;

- la mise en place systématique d’écoles de la deuxième chance, fournissant à la fois une formation générale et une formation professionnelle. Or il n’y en a que huit aujourd’hui et l’Etat ne les finance pas ; il faut le faire sans délai, en les multipliant ;

- créer dans chaque quartier une « maison du citoyen » regroupant dans des conditions de proximité tous les services administratifs aujourd’hui trop dispersés ou installés en dehors de la cité (CAF, services judiciaires, services de police, services d’accueil et de renseignement, interprétariat, cours pour adultes, activités d’animation) ;

- stopper une politique d’imposition et de contributions sociales qui favorise les riches au détriment des pauvres et des classes moyennes ;

- interdire les jeux de hasard destructeurs, de type Rapido, Point-courses et vidéopokers dans les bars, et réglementer plus sévèrement les jeux vidéo violents ;

- assurer un service d’eau potable à bas prix (le prix de l’eau a augmenté de 38 % en dix ans !), en rétablissant les régies communales et inter-communales ;

- donner à tous un logement digne de ce nom, pas une cage à lapins, et imposer aux communes (241 communes, Neuilly en tête) qui ne respectent pas les 20 % social des amendes de 1000 euros (et non 150) par logement manquant, affectés à la construction de logements sociaux ;

-offrir un avenir chez eux aux travailleurs africains. Notre première tâche doit être de faire de l’Afrique un nouvel Eldorado. Notre premier devoir est d’arrêter le pillage d’une caste dirigeante maintenue au pouvoir par les colonisateurs financiers. Alors l’émigration pourra devenir un choix, et non une fatalité sociale. Les terribles images de Ceuta et de Melilla ont contribué à enflammer nos banlieues ; la seule solution pour empêcher qu’elles se reproduisent est de développer l’Afrique ;

lire la suite : http://david.cabas.over-blog.fr/article-faire-face-a-la-violence-sociale-48982827.html

Le blog de David C.
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