TOUT EST DIT

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jeudi 29 avril 2010

Les agences de notation ont-elles trop de pouvoir ?

La Commission européenne a appelé mercredi 28 avril les agences de notation à agir de manière « responsable », après la décision de Standard & Poor’s de diminuer la note de la Grèce. Cette annonce a provoqué une forte baisse de l’euro. Jean-Paul Gauzès, député français (UMP-PPE) au Parlement européen et rapporteur d’un projet de loi pour réglementer le secteur, s’interroge sur leur influence néfaste sur l’économie mondiale

« Les marchés et les décideurs accordent aux agences de notation beaucoup plus d’influence qu’elles n’en méritent. Elles ne sont que des indicateurs parmi d’autres, avec leurs risques d’erreur et d’incompétence. Or, tout le monde constate leur impact sur les marchés. Une mauvaise appréciation de leur part, et les investisseurs perdent leur confiance dans le pays concerné.

Ces agences réagissent beaucoup trop dans l’instant. Un jour une bonne note, le lendemain une mauvaise. C’est de nature à perturber les marchés. Et ce n’est pas raisonnable. La question de la dette de la Grèce ne date pas d’aujourd’hui, alors que tous les problèmes semblent surgir d’un coup et menacent de déclencher une vague de panique. Comment ne pas soutenir l’appel de la Commission européenne à un peu plus de retenue ?

Tant que les investisseurs n’utiliseront qu’un seul critère d’évaluation, il y aura un risque d’erreur
Pendant des années, les trois grosses agences du secteur, Mood’ys, Standard & Poor’s et Fitch ont surnoté des produits financiers toxiques, ce qui a joué un rôle dans le déclenchement de la crise financière. Aujourd’hui, elles se montrent très sévères avec les États par un retour de balancier.

Leur prudence peut déboucher sur un autre type de crise… À certains égards, on peut considérer que le monde se porterait mieux sans elles. C’est le problème du thermomètre. Quand votre instrument n’est pas très fiable, vous pouvez être amené à prendre de mauvaises mesures.

Pour leur défense, les agences précisent qu’elles se bornent “à donner des indications”, que “c’est aux investisseurs de vérifier et qu’ils en ont les moyens”. Lors de ses discussions pour réglementer la profession, le Parlement européen avait évoqué la création d’une agence européenne de notation parapublique. Pas sûr que cela règle la question de l’objectivité. Tant que les investisseurs n’utiliseront qu’un seul critère d’évaluation, il y aura un risque d’erreur. »
Recueilli par Olivier TALLÈS

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