TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 7 avril 2010

La chevauchée numérique

La tablette mobile d’Apple renvoie nos ordis vieux d’à peine quelques années à l’âge où, gamins, nous nous parlions dans des téléphones fabriqués avec des boîtes de petits pois reliées par de la ficelle à saucisson. Familiarisés à son ergonomie par le smartphone de la même marque, les millions d’adeptes de ce nouvel ordinateur, communicant et divertissant, seront au rendez-vous du succès entrevu ces derniers jours aux États-Unis. Ils confirmeront ainsi que la révolution du multimodal poursuit sa chevauchée numérique. Au déchaînement consumériste qui marque la sortie de la tablette tactile, s’ajoute l’irrationnelle fascination des moments de jonction entre la science, la technique et le rêve. Celle du temps des premières images de la lanterne magique, avant le cinématographe.

La bibliothèque d’Alexandrie, les tablettes de Confucius… Les lieux ont toujours existé où l’on gardait et ordonnait les savoirs et la sagesse. Dans l’Antiquité, dans les sociétés traditionnelles africaines et jusque dans nos villages, c’était le sage, l’ancien, qui était la bibliothèque portable. Il possédait le savoir, on le consultait, il était la mémoire. Le savoir, en devenant marchandise, s’est dissocié de la sagesse et aujourd’hui c’est l’internet que l’on consulte. Exit le virtuel, notre réalité quotidienne est numérique. Le voisinage est mort, vivent les liaisons !

Ne soyons pas rabat-joie, tous ces phénomènes révèlent une véritable soif de connaissance et une rassurante confiance dans l’autre. Bien sûr, cela n’occulte pas les questions d’éthique et de rigueur que pose l’internet et qui font que, plus que jamais, il est nécessaire de travailler l’information et de repérer dans ce magma ce qui est essentiel pour le transmettre en lui ajoutant du sens.

Le vrai savoir est celui de l’humanité, il est dans chacun des hommes de l’univers. Rassembler les idées éparses et les expériences profitables, c’est faciliter la quête de la relation à l’autre, à cet inconnu dont nous n’avons plus peur puisque nous avons en commun avec lui la haute technologie. En faisant partager tous ces savoirs, l’internet permet de relier les individus et de les faire communiquer entre eux à travers le monde. Reste à produire à nouveau de la sagesse.

Daniel RUIZ

0 commentaires: