TOUT EST DIT

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dimanche 4 avril 2010

Henri IV, la mort en direct

Quelle scène ! Décrite par un homme qui se trouvait à quelques mètres et dont l'historien Michel Cassan reproduit le témoignage inédit, elle reste l'une des plus saisissantes de l'histoire de France. Imaginez l'étroite rue de la Ferronnerie, le carrosse royal qui s'engage, puis s'arrête
, bloqué par un attelage. Un homme surgit, grimpe sur la roue arrière et se jette sur le souverain. Deux coups de couteau ! Le sang jaillit. En pleine rue, sans le moindre viatique, le roi de France s'éteint. Imaginez les cris, le carrosse emportant le roi mort à bride abattue sur les rues pavées : vite, il faut devancer la rumeur qui se répand aussitôt, il faut faire croire qu'Henri IV s'est éteint en monarque, dans son palais.

L'annonce de l'assassinat est retenue deux heures par le pouvoir. En ces temps où l'on ne circule qu'à cheval, elle mettra dix jours à atteindre l'ensemble du territoire. Comment est-elle prise par des Français qui vivent là leur deuxième régicide en vingt ans ? Comment la violence de cette scène est-elle supportée, alors que la paix est encore si fragile ? Des troubles politiques aux décès psychosomatiques en passant par la peur qui suinte des livres de raison, Michel Cassan, en érudit, raconte l'ampleur du traumatisme. Et, pour la première fois, l'une des scènes les plus incroyables de la royauté vue par le peuple de France.
La Grande Peur de 1610 , de Michel Cassan (Champ Vallon, 280 p., 23 euros).

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