TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 27 mars 2010

Après leur succès au scrutin régional, les socialistes face au syndrome de 2004

Le quasi-sans-faute de la gauche aux élections régionales n'a pas seulement sonné comme une victoire. Il marque aussi un vrai changement d'état d'esprit. Désormais, les socialistes croient que Nicolas Sarkozy peut être battu en 2012. L'écart avec l'UMP, privée de réserves de voix, s'est creusé davantage que prévu et - autre bonne surprise - les relations sont au beau fixe avec les alliés écologistes qui, au premier tour, avaient pourtant insisté pour se présenter sous leurs propres couleurs.
Pourtant, le conseil national du PS réuni samedi 27 mars, à Paris, salle de la Mutualité, ne devait accorder qu'une petite heure à l'analyse des résultats - forcément avantageuse - des élections régionales. Pas question de verser dans l'excès d'autocélébration. Le parlement du PS devait être essentiellement consacré à lancer une "mobilisation générale pour la défense des territoires" menacés par la réforme du gouvernement.

Depuis le 21 mars au soir, les leaders socialistes font assaut de modestie. A travers cette "victoire sans précédent", Martine Aubry discerne "un encouragement mais aussi une exigence" et Ségolène Royal "beaucoup d'obligations". "Pour en arriver là, admet Claude Bartolone, proche de la première secrétaire, n'oublions pas qu'il aura fallu que Nicolas Sarkozy commette des erreurs considérables."

HU-MI-LI-TÉ

Bref, le PS a trouvé son maître mot : hu-mi-li-té. Cette circonspection n'est pas seulement dictée par le niveau élevé de l'abstention. Elle recouvre un réflexe de défense, né de l'expérience des dernières élections régionales, il y a six ans. Marqué lui aussi par un succès retentissant de la gauche, ce scrutin de 2004 devait annoncer d'autres victoires. Il ne put empêcher une nouvelle déconvenue - la troisième d'affilée - de la gauche à l'élection présidentielle de 2007. Les socialistes avaient négligé leur projet et s'étaient laissés aller à leurs divisions, exacerbées par le débat autour du référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005. La leçon a été retenue assurent, unanimes, les dirigeants du PS décidés à ne pas succomber, une nouvelle fois, au syndrome de 2004 en s'imaginant que le grand balancier de l'alternance est en branle et qu'il suffirait simplement de l'accompagner.

Répétant que "2010 sera l'année du projet", les socialistes préparent leurs prochaines conventions thématiques. Elles porteront sur la définition d'un "nouveau modèle économique", les conditions de "l'égalité réelle", ou encore les questions internationales. Le risque est de s'en tenir à des principes ou au rappel de grandes valeurs sans parvenir à articuler des propositions précises sur les sujets d'actualité comme la réforme des retraites ou la fiscalité. Du projet, assure Mme Aubry, découleront les modalités d'une alliance privilégiée avec les écologistes. En attendant, le débat est déjà lancé autour de l'opportunité d'une candidature commune dès le premier tour de la présidentielle.

Quant aux candidats à l'investiture, ils font preuve, hormis Manuel Valls, d'une prudente réserve. De Mme Aubry à Mme Royal, en passant par François Hollande ou Laurent Fabius, chacun assure que les choses sérieuses débuteront lorsque le processus des primaires sera engagé, en 2011. Malheur à celui ou à celle qui donnera le signal de la reprise de ce que Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, appelle "la sarabande des ego".

"Pourvu que ça dure...", grince un dirigeant.
Jean-Michel Normand

ÉTONNANT, NON ? MAIS NON, C'EST VRAI ! LE PS N'EST QU'UN CONGLOMÉRAT D'EGOS SUR-DIMENTIONNÉS.

0 commentaires: