TOUT EST DIT

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mardi 30 mars 2010

Appels d'air

L'avenir n'est jamais écrit. Heureusement par exemple pour le villepiniste Georges Tron. Il dénonce la captation personnelle du pouvoir, son manque d'écoute, son dispositif hyperconcentré et hyperégocentrique. Le lendemain, le voilà ministre ! Dominique de Villepin, lui, déclame une autre vision pour la France, et accessoirement pour lui-même. À moins que ce ne soit l'inverse, suggèrent les sarkozystes qui peuvent redouter l'effet ravageur de l'offensive politique lancée, hier, par l'ancien premier ministre de Jacques Chirac, indifférent à l'épée de Damoclès judiciaire sur sa tête.

Son réquisitoire contre la politique du président est implacable. Et même pire quand il considère que le programme de 2007 était une rupture avec la France ! Ce qui aurait pu ne passer que pour vaine imprécation, prend une autre résonance après la défaite électorale. S'il laisse à de Gaulle le 18 juin, Dominique de Villepin reste dans son sillage, puisqu'il choisit le lendemain pour lancer son parti. Avec la seule force de sa croyance en une République solidaire, il fait le pari que son offre de justice sociale et fiscale convaincra les Français de se rallier à son panache blanc, comme alternative à droite pour 2012.

Les centristes, eux aussi, ont vite tiré la leçon de l'échec de la stratégie sarkozyste du parti unique et de la désertion de l'électorat Modem. Les alliés de l'UMP ont donc décidé de voler à nouveau de leurs propres ailes. Le nouveau parti, héritier de l'UDF, sera prochainement créé pour porter son propre candidat à l'Élysée au nom d'une plus grande justice sociale et fiscale. À croire que les ministres centristes ne feraient pas confiance à leur président !

Nicolas Sarkozy aborde ainsi, assailli et affaibli, la nouvelle séquence de quelques mois. Celle qui doit mener jusqu'à une réforme des retraites délicate, dans un contexte social tendu. Certes, il aura ensuite l'espoir d'une sortie de crise et un peu de temps pour réduire les lézardes qui commencent à fissurer le camp dont il était le chef incontesté jusqu'à aujourd'hui. Mais le paysage politique à droite et à gauche est soudain mouvant comme pour répondre à un appel d'air nouveau.

Xavier PANON

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