Pour sa première télévision de l'année, lundi soir, le chef de l'Etat a assuré que le problème du chômage était «en train de se retourner». Il a par ailleurs défendu le PDG d'EDF, Henri Proglio, et s'est engagé sur le maintien de la retraite par répartition.
Pendant vingt minutes d'interview politique et près de deux heures d'échanges avec onze Français sélectionnés par TF1, Nicolas Sarkozy s'est efforcé d'apaiser inquiétudes et polémiques, lundi soir, sur la chaîne privée. Retraites, identité nationale, chômage, régionales, Afghanistan... Lefigaro.fr a passé en revue les principaux thèmes abordés au cours de cet exercice inédit de confrontation.
Le double-salaire d'Henri Proglio : Nicolas Sarkozy a affirmé qu'Henri Proglio, patron d'EDF et président non-exécutif de Veolia, au coeur d'une vive polémique sur sa double casquette, se consacrerait à «100% à EDF» une fois la «transition» faite à la tête de Veolia, qui doit durer «quelques mois». Le chef de l'Etat, interviewé par la journaliste Laurence Ferrari, a justifié son propos en assurant, communiqué syndical à l'appui, que «toutes les organisations syndicales souhaitent que Proglio puisse faire la transition». Concernant le salaire du chef d'entreprise, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il «ne prendra pas un centime chez Veolia». Avec 1 million d'euros de salaire fixe et 600.000 euros de primes, «il touchera le 23e salaire de France pour la 2e entreprise du pays».
Les retraites : La réforme du système de retraite «concernera tout le monde», aussi bien les salariés du privé que du public, a assuré Nicolas Sarkozy. Le président de la République a dit vouloir agir «avant la fin de l'année». «Aujourd'hui, 10% des retraites ne sont pas financièrement assumées», a-t-il précise. Le chef de l'Etat pose un certain nombre de jalons de sa future réforme. «Je garantirai la pérennité du régime de retraite. Je ne changerai pas la retraite par répartition», a-t-il déclaré, assurant qu'il n'était pas question de «diminuer la somme des pensions de retraites». Nicolas Sarkozy, qui veut «le consensus le plus large possible sur la question», souhaite d'ailleurs'entretenir sur ce sujet avec Martine Aubry, qui sera elle-même l'invitée de TF1, mardi soir.
«Je ne laisserai pas la France désarmée»
L'immigration clandestine : Nicolas Sarkozy a assuré que l'affaire des clandestins débarqués en Corse en fin de semaine dernière a été «très bien gérée par les autorités» et que ceux qui n'auront pas obtenu le statut de réfugiés «seront raccompagnés chez eux». Le chef de l'Etat a justifié cette position par le fait que «si on ne faisait pas ça, alors les esclavagistes du monde entier, les réseaux criminels du monde entier en tireraient la conclusion qu'on peut faire débarquer n'importe comment des pauvres gens sur les plages de France». «Je ne laisserai pas la France désarmée face à un phénomène de migrants arrivant sur des barques comme en Italie», a t-il ajouté.
L'identité nationale : Selon Nicolas Sarkozy, le débat se passe «tout à fait dignement» et «est profondément utile dans la situation de crise que nous avons connue». «Les Français sont des gens généreux, ouverts, prêts à accueillir mais les Français veulent une logique de droits et de devoirs», a expliqué le chef de l'Etat. «Dans une nation, si on ne parle pas de ce qu'on a à faire ensemble, si on ne parle que des droits et jamais des devoirs, comment accueille-t-on ceux qu'on doit accueillir et que nous sommes heureux d'accueillir?», a-t-il demandé. « La France n'est pas une race, n'est pas une ethnie, c'est une communauté de gens différents qui, ensemble, construisent une nation avec des valeurs, des principes, des droits et des devoirs. Si la Nation n'a plus rien à dire à ses citoyens, alors ce sera le repli communautaire», a prévenu Nicolas Sarkozy.
«La France n'a pas besoin d'assistanat»
Le chômage : Nicolas Sarkozy a affirmé que «dans les semaines et les mois qui viennent», les Français verront «reculer le chômage». «La France a pris de plein fouet» la crise économique, a déclaré le chef de l'Etat. Elle a «résisté plutôt mieux que les autres. Un seul pays a fait mieux que nous en la matière, c'est l'Allemagne», a-t-il souligné, face aux onze Français sélectionnés par TF1. «Nous, on a quand même pris 450.000 chômeurs en plus» mais «c'est en train de se retourner».
Le chef de l'Etat a tenu à défendre le modèle français. La France, selon lui, est «le pays où on a le droit à une indemnité chômage le plus rapidement» et «où on est indemnisé le plus longtemps». «La France n'a pas besoin d'assistanat mais de croissance, d'emplois, d'innovation», a ajouté le chef de l'Etat tout en précisant qu'il n'y aura pas de nouvelle allocation pour les chômeurs. «On ne les laissera pas tomber», a toutefois conclu le président de la République.
Renault et les délocalisations : Interrogé par un syndicaliste du constructeur français, le président de la République a vivement critiqué la stratégie mise en place par Renault dans le passé en terme de délocalisations et d' appel à des sous-traitants étrangers. «La stratégie de Renault ces dix dernières années je ne l'accepte pas», a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat a notamment appelé Renault à inverser la proportion de deux tiers de sous-traitants étrangers auxquel il fait appel aujourd'hui, tout en répétant qu'une partie de la future Clio de Renault sera produite dans l'usine de Flins, dans les Yvelines.
«La France restera en Afghanistan»
Les régionales et le remaniement : Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il ne participerait pas à la campagne de sa majorité pour le scrutin régional. Mais il a expliqué qu'il était de «son devoir» d'écouter les Français qui voteront en mars. Le chef de l'Etat a cependant indiqué que le «moment n'est pas arrivé» d'en tirer les conséquences pour son gouvernement. Interrogé sur le maintien à Matignon de son premier ministre, François Fillon, au lendemain des régionales, Nicolas Sarkozy a refusé de répondre. «Ça ne se passe pas à la télévision, même à TF1», a-t-il rétorqué. «François Fillon et moi nous travaillons depuis deux ans et demi en parfaite entente. Il est un très bon premier ministre, je crois que c'est d'ailleurs une première dans la Ve République, une si grande entente», a-t-il poursuivi.
L'Afghanistan : La France n'enverra pas de «soldats combattants» supplémentaires en Afghanistan, mais elle est ouverte à l'envoi de formateurs pour aider les forces afghanes, a déclaré Nicolas Sarkozy, à quelques jours d'une conférence à Londres sur l'Afghanistan. «Il y a un an et demi, lorsque j'ai demandé au Parlement d'envoyer 700 de nos soldats en plus, j'ai dit qu'il n'y aurait pas de soldats combattants en plus. J'essaie de tenir scrupuleusement mes engagement et ma parole», a-t-il assuré. Nicolas Sarkozy a en revanche réaffirmé qu'il n'était pas question d'un retrait français d'Afghanistan. «La France restera en Afghanistan, parce qu'il y va de notre sécurité», a-t-il dit.
Le chef de l'Etat a aussi affirmé que les deux journalistes français otages en Afghanistan «sont en vie, en bonne santé». «Mais la situation est extrêmement difficile et extrêmement périlleuse», a-t-il précisé. Il «sera temps une fois qu'on les aura fait revenir dans leurs familles de voir ce qui s'est passé, et pourquoi ils se sont conduits comme cela», a poursuivi le président.
mardi 26 janvier 2010
Sarkozy : les Français verront bientôt «reculer le chômage»
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