TOUT EST DIT

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mardi 26 janvier 2010

TAXES- La maladie française qui fait rire nos voisins

Une taxe sur la pollution, une sur les bonus, et bientôt on nous promet une taxe Google. Le tout assaisonné à l’impôt sur les sociétés, à l’impôt sur le revenu, et à toutes sortes d’impositions inventées par le gouvernement pour renflouer les caisses de l’Etat. C’est en tout cas comme ça que l’étranger perçoit la France

L’année 2010 ne déroge pas aux années précédentes. Ah si! Le nom des nouvelles taxes a changé. Cette année, la taxe carbone et la taxe sur les bonus des traders devraient entrer en jeu, le tout saupoudré d’une intense réflexion sur l’opportunité de créer une taxe sur les revenus publicitaires sur internet, visant explicitement Google le géant américain.

Chaque domaine est l’occasion d’une nouvelle source d’argent. Ce principe semble être le leitmotiv français. Les prélèvements obligatoires en général en France sont plutôt, comment dire, rédhibitoires. Pour preuve, une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers pour la Banque Centrale au sujet de la pression fiscale sur les sociétés met en lumière que la France occupe le 165è rang sur 183 (le numéro 1 du classement étant celui qui exerce la plus faible pression fiscale). 65,8% du bénéfice est englouti dans des taxes, impôts et prélèvements divers. Mais revenons un peu aux taxes qui ont fait parler d’elles ces derniers temps.

La taxe carbone, tellement injuste qu’elle en est anticonstitutionnelle
Le gouvernement voulait une taxe carbone. Le problème, c’est qu’au lieu de taxer les gros pollueurs, ce qui pourrait sembler logique pour une taxe dont la raison d’être est précisément de lutter contre la pollution, la taxe carbone exemptait en toute normalité les principaux concernés. Une rupture telle d’égalité devant l’impôt que le Conseil constitutionnel l’a purement et simplement censurée… Le jugement des Sages a du mal à passer depuis au gouvernement, qui en plus d’avoir pris un camouflet, a jugé avoir perdu "la modeste somme de 750 millions d'euros" dixit Nicolas Sarkozy lui-même.
La taxe sur les bonus des traders ou la fuite des cerveaux
Pour prouver qu’il a tiré leçon de la crise, Nicolas Sarkozy a décidé en commun accord avec Gordon Brown de taxer les bonus 2010 des traders. Christine Lagarde, la ministre de l’Economie a même fièrement annoncé que l’impôt devrait rapporter 360 millions d’euros à l’Etat français. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, Barack Obama a décidé lui de taxer les banques, non les traders, évitant ainsi une fuite de ces derniers dans des places plus attractives ou évitant tout simplement les manœuvres des banques qui commencent déjà à contourner la taxe sur les bonus en augmentant la part de fixe de leurs traders. Toutes proportions gardées, la taxe "de responsabilité pour la crise financière" qui ne vise qu’une cinquantaine de firmes est, elle, susceptible de rapporter 117 milliards de dollars sur douze ans…

La petite dernière, la taxe Google : l’étranger en rit encore
L’annonce de cette taxe n’en finit pas de susciter la critique, en France mais aussi à l’étranger. Petit rappel : en janvier, la commission Zelnick, mise en place pour réfléchir sur la rémunération des droits d'auteur et le développement de l'offre de téléchargement légal, a rendu ses conclusions, ciblées autour de vingt-deux propositions. Une d’entre elles a immédiatement fait du grabuge : l’instauration d’une taxe Google sur la publicité sur Internet qui ne viserait que les gros fournisseurs d’accès à Internet, en raison de son seuil de déclenchement élevé. En France, les spécialistes jugent une telle taxe impraticable.
A l’étranger, ils prennent moins de gants. "Absurde", "complètement aveugle à l'essence même d'Internet, où une compagnie peut avoir son siège aux Etats-Unis, son administration en Irlande et ses serveurs partout dans le monde", c’est la vision du Financial Times Deutschland. Du côté des Américains, c’est le même son de cloche. Le quotidien américain New York Post , titre son article "Les vautours de la culture français veulent taxer les entreprises du Net", avant de développer plus précisément "les autorités férues de taxes à Paris ciblent Google comme source d'argent pour la culture française en déclin". Pour le New York Post, "Les autorités françaises, toujours contentes d'augmenter les impôts, voient en Google une source possible de cash pour financer la culture française en déclin".

Pour finir sur une note positive, 2010 est cependant l’année de la suppression de la taxe professionnelle afin de rétablir la compétitivité des entreprises françaises en allégeant leurs charges de 12 milliards d'euros en 2010, et de six milliards par an ensuite. Réfléchissons, quelle taxe inventer pour compenser cette perte ? Une taxe sur les animaux de compagnie ?
Magali MASSA

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