TOUT EST DIT

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lundi 21 décembre 2009

Malgré l'échec de Copenhague, M. Sarkozy continue d'investir le terrain de l'écologie

On continue comme avant. En dépit de l'échec de Copenhague, Nicolas Sarkozy veut continuer d'occuper le terrain de l'écologie en France. "Le président ne cédera pas d'un pouce sur les engagements qu'il a pris", explique Franck Louvrier, conseiller en communication de l'Elysée.
Le chef de l'Etat recevra en début de semaine les associations environnementales et compte, selon M. Louvrier, prendre des "initiatives fortes", alors que de nouveaux rendez-vous sont attendus au printemps 2010 à Bonn, en Allemagne, et à la fin de l'année à Mexico. Il n'empêche, la France est menacée d'un "Copenhague-blues".

"Il va y avoir un questionnement sur les politiques française et européenne qui avaient vocation à s'inscrire dans un espace mondial", analyse la spécialiste de l'environnement, la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet. "Ces politiques ne perdent pas forcément de leur pertinence, mais doivent être réinterprétées. Soit l'on tombe dans les désillusions : le monde va dans le mur, allons-y gaiement sous la pression des industriels qui demanderont la levée des contraintes. Soit l'on persévère. Mais cela implique de poser la question de la compensation carbone aux frontières de l'Europe ou d'un espace plus vaste de pays décidés à lutter contre le réchauffement", précise-t-elle.

Toutefois, la taxe aux frontières proposée par M. Sarkozy ne fait pas l'unanimité en Europe. Mme Kosciusko-Morizet déplore que l'Union européenne impose essentiellement des normes. Elle propose la création d'une politique de l'environnement intégrée, par exemple en matière de recherche.

"PERSÉVÉRANCE"

A l'approche des élections régionales de mars 2010, la droite veut capitaliser sur l'engagement écologique du chef de l'Etat. L'UMP oppose son "écologie populaire" qui lie environnement et croissance, à l'"écologie politique" des Verts, qui aurait reçu un camouflet. "On l'a bien vu à Copenhague, l'argument de la décroissance ne fonctionne dans aucun pays du monde", estime M. Louvrier, qui conseille aux Verts de "faire un séminaire pour repenser leurs thèses".

L'idée est de se différencier du parti écologiste après le coup de semonce reçu en septembre à Rambouillet, où les Verts ont failli gagner une législative dans une circonscription ancrée à droite. "Nous devons tenir notre discours sur la croissance verte créatrice d'emplois", renchérit Mme Kosciusko-Morizet.

Il convient aussi de convaincre les Français qu'ils ne sont pas dispensés d'efforts. "L'Europe fait partie des grands pollueurs", rappelle Brice Hortefeux, le ministre de l'intérieur. Le gouvernement ne remettra pas en cause l'introduction au 1er janvier de la taxe carbone, qui renchérira le prix de l'essence. "Les Français toucheront leur chèque Vert en février", affirme M. Louvrier.

Pour Hervé Mariton, "Copenhague est une invitation à la persévérance". Le député de la Drôme, proche de Dominique de Villepin, estime que la politique de l'environnement doit s'expliquer dans la durée. "On n'a pas suffisamment inscrit la taxe carbone dans le cadre d'une fiscalité écologique. Qu'adviendra-t-il d'elle après 2010 ? Normalement, il devrait y avoir une aggravation de cette taxe."

Enfin, M. Sarkozy conteste l'organisation de la négociation internationale et plaide pour un fonctionnement sur le modèle du G20, que la France présidera en 2011. "La négociation est devenue opérationnelle à Copenhague lorsqu'on s'est retrouvés à 28. C'était un G20 élargi", explique M. Louvrier, alors que le chef de l'Etat a dénoncé un système des Nations unies "à bout de souffle".
Arnaud Leparmentier

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