Alors que les grévistes en sont à leur 13e jour de grève, Pierre Mongin, le PDG de la RATP, déplore les conséquences de ce mouvement social.
La reprise du trafic semble proche sur le RER A. Les rangs des grévistes qui entament ce mardi leur 13e journée consécutive de mouvement commencent à s'éclaircir. Un conducteur est venu travailler samedi, huit dimanche et vingt lundi. Pierre Mongin s'estime donc conforté dans sa stratégie : le PDG de la RATP a fait, très tôt, d'importantes concessions mais il refuse depuis d'aller plus loin.
LE FIGARO. - La grève dure depuis 13 jours sur le RER A. Croyez-vous à une sortie prochaine du conflit ?
Pierre MONGIN. - Oui. Nous sommes actuellement en phase d'appel à la reprise du travail. Le trafic a démarré lundi matin à 6 heures et non à 7 h 30 grâce au retour des premiers grévistes. La grève est toujours l'expression d'un rapport de force et cette fois-ci les salariés n'ont pas assez mesuré notre détermination. Je pense que le trafic va reprendre progressivement.
Vous n'irez pas donc pas au-delà des propositions que vous avez déjà faites aux grévistes...
Nous nous sommes engagés à une écoute renforcée de nos salariés. Nous allons mettre en place des tableaux de service qui intègrent les observations faites sur le terrain. Nous avons avancé à début 2010 les réunions de négociation sur le déroulement des carrières initialement prévues fin 2010. Et nous avons annoncé une prime supplémentaire de 80 euros par mois si les conducteurs atteignent les objectifs que nous fixe le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). Nous ne pouvons aller plus loin car cela nous exposerait à un dérapage des salaires insoutenable en cette période de crise : cette année, notre résultat opérationnel devrait diminuer de moitié du fait de la baisse du trafic et de la baisse des ventes de pass Navigo. Une hausse de 80 euros de la prime est loin d'être négligeable. C'est aussi une manière d'associer les conducteurs aux résultats de la RATP. C'est un changement de culture qui me tient à cœur : nous nous orientons vers une prise en compte plus importante de nos résultats dans les salaires.
Ces propositions ont été faites il y a une semaine. Pourquoi le conflit s'est-il enlisé ?
Nous sommes dans une période préélectorale à la RATP puisque les représentants du personnel seront désignés fin 2010. Le nouveau seuil de 10% pour qu'un syndicat soit représentatif donne à ces élections un enjeu de survie pour certaines organisations. Du coup, notre dialogue a souffert de réticences des syndicats à expliquer ces avancées sur le terrain par peur d'être soupçonnés de faiblesse et d'en subir les conséquences électorales.
Pensez-vous qu'il s'agisse d'une grève de nantis ?
Non. Ce mouvement est avant tout l'expression des difficultés d'exploitation de cette ligne sur laquelle nous avons de plus en plus de journées à un million de voyageurs. Cette ligne qui était adaptée lors de sa création ne l'est plus. Pour y remédier, j'ai décidé l'an dernier d'augmenter de 10% le trafic sur le tronçon central pour mieux desservir la branche de Cergy-Pontoise. L'intervalle entre deux trains est de deux minutes aux heures de pointe et de trois minutes trente le reste de la journée. Nous n'avons plus «d'heures creuses» pour ajuster le trafic : le moindre grain de sable dans l'exploitation a des répercussions sur l'ensemble de la journée. Nous comprenons ce que ressentent nos conducteurs et nous les aidons. La ligne A du RER fait l'objet d'un plan sans précédent. Nous avons engagé 1 milliard d'euros de dépenses : 930 millions d'euros sont consacrés à l'achat de trains à deux étages qui arriveront en 2011 et le reste à des dépenses d'infrastructures. Cet effort est inédit, d'autant plus que le Stif n'y contribue qu'à hauteur de 30%, alors qu'il finance 50% des nouveaux Transiliens.
Cette grève illustre-t-elle les avancées de la loi sur le service garanti ?
Oui, c'est la première fois que nous assurons au RER notre objectif d'un train sur deux en heure de pointe inscrit au contrat Stif. Cela a été rendu possible grâce à l'implication de 80 salariés volontaires. Je conviens volontiers que le service a été insuffisant pour nos clients, mais le RER A ne s'est jamais arrêté et nous avons donné la priorité à la sauvegarde des déplacements professionnels en Île-de-France.
Allez-vous rembourser les usagers lésés ?
En ayant rempli notre obligation de service garanti, nous ne sommes pas tenus de le faire. Nous allons y réfléchir, mais le conflit nous a déjà coûté très cher. J'évalue à ce jour à 5 millions d'euros le coût de cette grève.
lundi 21 décembre 2009
«La grève a coûté 5 millions d'euros à la RATP»
CE CONFLIT EST ABSOLUMENT IGNOBLE, LES EMPLOYÉS DE LA RATP SONT DES AGENTS DE L'ETAT, ILS BÉNÉFICIENT D'AVANTAGES EXTRAVAGANTS, IL NE FAUT RIEN LEUR CÉDER DE PLUS.
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