TOUT EST DIT

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dimanche 8 novembre 2009

Statut de La Poste : prolongation du débat au Sénat jusqu'à lundi soir

Le gouvernement a décidé de prolonger jusqu'à lundi soir l'examen du projet de loi réformant le statut de La Poste face à la guerrilla parlementaire menée par la gauche sénatoriale qui conteste cette réforme, a annoncé le Sénat .
Le texte aurait dû être voté jeudi ou vendredi. Les sénateurs doivent siéger matin, après-midi et soir tout le week-end, mais il reste encore plusieurs centaines d'amendements à examiner.
Le président UMP du Sénat, Gérard Larcher a proposé au gouvernement de repousser l'examen du projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS) qui devait débuter lundi, à mardi 9h30 pour tenter de boucler la réforme de La Poste. Le gouvernement a donc accepté cette modification de l'ordre du jour. Le Sénat devrait également siéger une partie du prochain week-end pour examiner le PLFSS.
L'opposition s'est élevée contre cette décision. "Notre groupe proteste vivement contre les conditions de travail imposées aux élus et au personnel du Sénat, dont le rythme s'apparente plutôt à une session extraordinaire", selon Michel Teston (PS).
"Il aurait été préférable de repousser l'examen de ce projet de loi. C'était possible, car il n'y a pas urgence, nous avions fait remarquer qu'il était impossible (...) d'examiner ce projet de loi en une semaine", a-t-il ajouté.
"Nous pourrions reporter l'examen de ce texte après le projet de loi de financement de la sécurité sociale et le budget", a suggéré en vain Nicole Borvo Cohen-Seat, présidente du groupe communiste et du parti de gauche (CRC-SPG).


Le tour du monde des principaux réseaux postaux

l Malgré son avance, Deutsche Post est sur la défensive

Ayant adopté dès 1995 le statut d'« Aktiengesellschaft », équivalent de la SA en France, Deutsche Post (la Poste allemande) est entré en Bourse cinq ans plus tard, en vue d'une privatisation. La banque publique KfW détient encore 30,5 % du capital. Sur le plan opérationnel, le groupe postal s'est diversifié vers le fret et la logistique, avec DHL, et a renforcé ses services financiers par le biais de Postbank, désormais propriété de Deutsche Bank. Mais la stratégie adoptée fait débat. Les syndicats estiment que les salariés ont payé un lourd tribut, tandis que les investisseurs s'alarment des difficultés dans l'express aux Etats-Unis, du fait de la mauvaise intégration d'Airborne, racheté en 2003. Totalement libéralisé depuis janvier 2008, le marché postal allemand n'en conserve pas moins, selon les nouveaux entrants, des barrières pour freiner leur arrivée, comme l'avantage consenti à Deutsche Post sur la TVA ou l'introduction d'un salaire minimum qui a contraint un concurrent, PIN, de mettre la clef sous la porte l'an dernier.

l Royal Mail plongé dans une crise profonde

Royal Mail, la Poste britannique, est plongé dans une crise d'identité profonde. L'institution vit depuis le 22 octobre au rythme d'une grève nationale. Les syndicats protestent contre le plan de modernisation et militent pour une amélioration des conditions de travail et des salaires. La direction a mis en oeuvre un plan d'embauche de 30.000 intérimaires pour remplacer les postiers en grève. Ce conflit met aussi en lumière les fragilités structurelles de Royal Mail, dont le système de retraite est lourdement déficitaire. Le gouvernement a d'ailleurs abandonné en juillet un projet d'ouverture du capital au secteur privé, politiquement explosif. Car, même si nombreux sont ceux qui pensent que Royal Mail va devoir se moderniser, l'entreprise a ses défenseurs. Ils soulignent que seule la poste publique peut proposer ses services dans les régions non rentables. D'autres aimeraient même que le Post Office, qui distribue déjà des produits financiers, devienne une banque à part entière.

l La Poste italienne a été transformée en société par actions en 1998

En Italie, il y a déjà plus de dix ans que les Postes italiennes (le pluriel est de rigueur de l'autre côté des Alpes) ont changé de statut, à l'initiative du gouvernement de centre gauche de Romano Prodi. En février 1998, l'établissement a adopté le régime de la société par actions, l'Etat ayant conservé jusqu'à maintenant le contrôle de 100 % du capital. Les agents ont, en revanche, perdu leur statut de fonctionnaire tandis qu'une partie de leur salaire est indexée sur les gains de productivité. Le groupe, qui compte 155.000 salariés, a supprimé 70.000 emplois depuis la réforme. Le réseau de proximité, constitué de 14.000 guichets, a néanmoins été maintenu. Pour s'adapter à la concurrence, les Postes italiennes se sont lancées dans les services financiers, dans l'assurance-vie et ont investi dans des métiers à forte valeur ajoutée (courrier express national, services accessibles par téléphone mobile et par Internet ou cartes prépayées rechargeables). Depuis 2002, le groupe est bénéficiaire.

l Le néerlandais TNT en difficulté depuis sa privatisation

Entamée en 1989 pour s'achever fin 2006, la privatisation complète de la Poste néerlandaise a donné naissance au groupe TNT. Dans une situation financière précaire au moment de sa prise d'indépendance, il avait alors vendu sa branche logistique (4,1 milliards d'euros de chiffres d'affaires), puis misé sur l'activité de courrier express (60 % du chiffre d'affaires 2009, à 11,1 milliards). Toutefois, la baisse de l'acheminement traditionnel de courrier, doublée de l'ouverture complète du marché postal néerlandais le 1er avril 2009, a contraint TNT à annoncer en juillet dernier 11.000 suppressions d'emplois dans la branche courrier. Comble de malchance, la crise économique frappe de plein fouet son pôle express. Du coup, TNT fait l'objet de rumeurs de rachat récurrentes.

l La Poste américaine en perte de 7 milliards de dollars cette année

Il y a des jours où il vaut mieux ne pas se présenter aux guichets de la Poste américaine. Chaque trimestre notamment, aux dates où les impôts doivent être postés - le cachet faisant foi -, ce qui occasionne des files d'attente homériques. Deuxième employeur après le géant de la distribution Wal-Mart (655.000 salariés) et forte d'un chiffre d'affaires annuel de 75 milliards de dollars, la Poste a réduit ses effectifs de 150.000 personnes depuis quatre ans. Cette année, elle s'apprête à offrir une compensation financière pour en faire partir 30.000 supplémentaires et économiser ainsi 500 millions de dollars par an. Il faut dire que, depuis 2006, l'activité courrier a perdu 18 % en volume.

Autres mesures envisagées : la fermeture de 3.000 agences et une réduction de la distribution du courrier, à cinq jours par semaine. Mais un vote du Congrès doit intervenir pour ce faire. Agence indépendante, la Poste américaine est grevée, depuis 2006, par l'obligation que lui a fait le Congrès de préfinancer les assurances-santé de ses retraités pour plus de 5 milliards de dollars par an. Elle affichera cette année une perte de 7 milliards de dollars , au lieu sans cela d'un bénéfice de 1,2 milliard de dollars, selon l'American Postal Workers Union.

l La privatisation gelée de la Poste japonaise

Haro sur la privatisation de la Poste japonaise. Le processus, engagé par le précédent gouvernement conservateur, est dénoncé par celui de Yukio Hatoyama, de centre gauche, en place depuis deux mois. Mieux, le nouveau Premier ministre a fait de ce dossier l'un des symboles de la rupture avec la politique de ses prédécesseurs. Il entend donc geler partiellement la privatisation et revoir la structure du groupe. Car la Poste japonaise est considérée comme la plus grande institution bancaire du monde. De fait, elle détient une grande partie de l'épargne du pays, dont plus de la moitié se trouve sur des comptes de dépôt. Déjà transformée en une société holding de droit privé détenue à 100 % par l'Etat, la Poste japonaise compte quatre filiales gérant l'épargne, l'assurance, le courrier et les bureaux de poste. Selon le schéma initial, ces entités devaient être vendues à des investisseurs privés entre 2010 et 2017. Le nouveau Premier ministre a changé, fin octobre, le président de la Poste et la discussion autour de l'avenir de l'établissement ne débutera que l'an prochain. L'idée est de le recentrer sur des missions de service public, grâce à un réseau de 24.000 bureaux qui deviendront en quelque sorte des bases administratives, véritables relais de l'Etat.

DE NOS BUREAUX À BERLIN, LONDRES, MILAN, NEW YORK, TOKYO ET DE NOTRE CORRESPONDANT À AMSTERDAM., Les Echos

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