mardi 4 mars 2014
Aux Césars : le dépit LGBT
Aux Césars : le dépit LGBT
Je me suis trompée. Je voyais la consécration d’Adèle. Et ce fut le sacre de Guillaume le Conquérant. Pour notre plus grand plaisir. Même aux Césars, le pire n’est pas toujours certain !
Ça a mal commencé d’emblée pour Adèle. Dès le « show » d’ouverture qui essayait de singer maladroitement les Oscars, la meneuse de cérémonie Cécile de France s’est gourée et a pris d’emblée Léa Seydoux pour Adèle. « Ce n’est pas moi Adèle », a répondu celle-ci, gênée. Manifestement Cécile de France n’avait pas vu le film, the film. Le ton était donné : Adèle connait pas.
L’humiliation
Et Aujourd’hui en France qui s’était cru autoriser à titrer « La consécration d’Adèle » – il avait préparé sa une à l’avance, la cérémonie des Césars se terminant après le bouclage – s’en est trouvé tout ridicule. La Vie d’Adèle n’a remporté qu’un seul et malheureux César en tout et pour tout, mineur qui plus est, celui du Meilleur espoir féminin pour Adèle Exarchopoulos. Quelque chose qui ressemble à une sacrée humiliation quand on sait la retape monumentale qui a été faite pour ce film et le parti pris militant qui a accompagné sa promotion.
Pourquoi ce camouflet ? Il faudrait chercher paraît-il, du côté des mauvais traitements que le très despotique Abdellatif Kechiche aurait fait subir à ses techniciens sur le tournage. En plein combat des Césars en faveur des intermittents, cet aspect si sympathique de sa personnalité ne serait pas bien passé. Kechiche prévenu sans doute de sa déroute, était d’ailleurs le grand absent de la cérémonie. Les Césars sont désignés par vote secret par les membres de l’Académie des Césars, 4 381 professionnels du cinéma français.
« S’il y en a un qui peut remercier sa mère c’est bien moi ! »
Les Garçons et Guillaume à table ! film très personnel, intelligent et créatif, dont nous avions salué l’originalité dans notre page cinéma, l’a emporté haut la main avec cinq Césars dont celui de meilleur acteur pour Guillaume Gallienne, mais aussi meilleur film et meilleur réalisateur. Il va pouvoir se faire une table basse avec ses Césars. Il a eu non seulement largement le dessus sur La Vie d’Adèle insupportable et fastidieux très long métrage de 3 heures et demie magnifiant le sexe lesbien sous toutes ses coutures, mais aussi sur l’immonde Inconnu du Lac le film pornogay et ses scènes de sexe non simulées. Ce dernier nominé huit fois et ne repartant qu’avec le César du meilleur espoir masculin.
Tout ça n’a pas plus du tout aux critiques qui enragent : « C’est catastrophique pour le modèle du cinéma français », a-t-on pu entendre en coulisse. Les LGBT n’ont pas envahi le plateau, eux aussi ont dû être pris de court. Le sacre à Cannes de La Vie d’Adèle, le jour même de la plus importante des Manif pour tous, avait été brandi par les médias comme la plus belle des ripostes à ces « gros cons » de cathos.
Le gros problème de ces Césars 2014 c’est que « Les Garçons et Guillaume… » n’est pas du tout un film selon leur vœux. C’est l’histoire d’un homme qui affirme, contre sa famille et son entourage, qu’il est hétérosexuel.
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