TOUT EST DIT

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samedi 22 février 2014

Ambulance diplomatique

Ambulance diplomatique


En Ukraine, aussi, la ligne rouge a été franchie. Le nombre des victimes de la sanglante répression n'a cessé d'augmenter. Plus de 100 morts lors d'affrontements hier matin place Maïdan. Devant ce bilan insupportable, l'Union européenne a dépêché sur place, toutes sirènes hurlantes, son « ambulance diplomatique ». À son bord, les ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais, chargés d'une difficile mission de médiation pendant qu'à Bruxelles, leurs collègues s'accordaient laborieusement sur la mise en 'uvre de sanctions contre ceux qui ont « du sang sur les mains ».
Mais il y avait dans tout cela une forme de grand écart diplomatique. Comment punir, au moins symboliquement, les responsables de violences sans braquer le président Ianoukovitch et s'interdire tout compromis ? Comment venir au secours des Ukrainiens sans indisposer Moscou et provoquer l'ire de Vladimir Poutine qui, en coulisse, tire les ficelles de la marionnette Ianoukovitch ? Bref, comment sortir du piège dans lequel l'UE s'est enfermée par manque d'anticipation ?
Là s'est située la faiblesse : face à la présidence « musclée » de Poutine, l'UE n'a que trop longtemps opposé une diplomatie anémiée. Impossible de nier le rôle prépondérant du président russe qui, là comme sur d'autres dossiers, impose sa stratégie du « niet » à ses interlocuteurs européens et américain. Et si, d'aventure, devait se dégager une « sortie de crise », il faudra bien en tirer les leçons pour que l'Europe se dote d'une diplomatie et d'une politique étrangère efficientes, agissant avant que ne surviennent les désastres.
La perspective, encore très incertaine, d'élections présidentielles et parlementaires dès 2014 en Ukraine, tiendrait d'ailleurs autant à l'isolement progressif de Ianoukovicth, « lâché » par les oligarques et des députés de sa majorité qu'au « forcing » de l'UE. À quoi il faudrait ajouter les contacts directs d'Angela Merkel et Barack Obama avec Vladimir Poutine, s'accordant pour une solution politique. Il est bien possible que le président russe soit plus réceptif à ces relations parallèles qu'aux sirènes de notre « ambulance diplomatique ».

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