TOUT EST DIT

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samedi 24 mai 2014

Ce patriotisme économique repoussoir


S’il y a au moins un talent que l’on peut reconnaître aux socialistes, c’est celui de manier le double langage, talent à la limite de la schizophrénie… En février, François Hollande, qui visitait la Silicon Valley, lançait aux patrons des grands groupes américains du secteur high-tech : « Venez investir en France, venez créer des emplois. »
Mais des paroles aux actes il y a un fossé… Trois mois après, Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie, signe un décret relatif aux investissements étrangers devant être soumis à autorisation préalable. Celui-ci complète un texte de 2005 encadrant les investissements étrangers dans les entreprises de biotechnologie, de défense et de sécurité. Y sont ajoutées les activités essentielles à la préservation des intérêts français dans l’approvisionnement en énergie et en eau, les réseaux et services de transport, la protection de la santé publique et les communications électroniques. Ce décret — il concerne 60 % des sociétés du Cac 40 (dont Alstom) — sera examiné par Bruxelles, comme l’a indiqué Michel Barnier, commissaire européen, qui craint le retour du protectionnisme.
Faut-il dès lors s’étonner que, face à un tel double langage auquel s’ajoute une instabilité sociale et fiscale chronique, les investisseurs étrangers se montrent frileux à investir en France ? Il y a cinq mois, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement publiait une étude montrant que les investissements directs étrangers vers la France avaient chuté de 77 % en un an ! Un constat confirmé début mai par l’Agence française pour les investissements internationaux.
« Ce décret est une mauvaise idée ; il est très défensif alors qu’il faut être dans l’offensif », estime Pierre Gattaz, président du Medef. C’est surtout un terrible constat d’échec de la politique industrielle française. Faute d’avoir voulu se donner les conditions d’un actionnariat stable et à long terme, capable de résister aux OPA, notamment par la création de fonds de pension, les gouvernements successifs ont placé les groupes français dans des positions de faiblesse. Difficile désormais de réagir autrement que dans la précipitation. Or celle-ci est toujours mauvaise conseillère.

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