TOUT EST DIT

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jeudi 3 avril 2014

Passation sans effusion

Passation sans effusion


Entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, ce fut une passation sans effusion. Pas de chaleureuse étreinte entre les deux hommes, mais juste ce qu'il fallait de courtoisie républicaine. C'était beaucoup mieux comme cela, car personne n'aurait cru à ces accolades aussi démonstratives qu'hypocrites qui dissimulent trop souvent les rivalités de personnes. Ce fut donc sobre dans la forme et assez rondement mené. Assez pour que l'on sente que les tensions des dernières heures n'étaient pas encore retombées. Une pointe de ranc'ur affleura même dans les propos de Jean-Marc Ayrault lorsqu'il souligna n'avoir agi qu'au seul service de la France, conformément aux orientations du président de la République.
Tout était dit par rapport à son ambitieux successeur dont, nullement dupe, il écouta le discours convenu avec un sourire figé et vaguement narquois. Au fond, Jean-Marc Ayrault aura péché par excessive docilité et loyauté envers François Hollande. Il fut un Premier ministre aux ordres à qui il manqua seulement… des ordres clairs. Il aura été victime de cette incertitude où le laissèrent trop souvent les arbitrages flous du président.
Rien de tel ne devrait arriver avec Manuel Valls, capable de décider pour deux. C'est tout le pari hasardeux tenté par François Hollande. C'est aussi la raison des oppositions farouches à l'avènement de l'ancien locataire de la place Beauvau. Et cela explique les difficultés éprouvées pour constituer le prochain gouvernement.
Que de tractations, de marchandages et parfois de chantages ! Mais là encore, toute la confusion provient de l'absence de clarté d'une ligne politique que François Hollande a, dans la précipitation, réorientée vers le social sans abandonner sa vision plus libérale. D'où les pressions des Verts, champions des manigances, et de l'aile gauche du PS. Tout volontaire qu'il soit, Valls pourra-t-il composer un gouvernement pluriel avec une majorité qui l'est de moins en moins ? Seul, il ne saurait y parvenir. Osera-t-on dire que, sous la V e, il ne peut y avoir de bon Premier ministre sans bon président.

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