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mercredi 5 mars 2014

La bourse ou la guerre ?

La bourse ou la guerre ?


Vladimir Poutine va-t-il devoir choisir entre la bourse ou la guerre ? Les bruits de bottes en Ukraine lui ont fait perdre 58 milliards de dollars de capitalisation boursière de vendredi à lundi. Soit 7 milliards de dollars de plus que le coût des Jeux d'hiver de Sotchi. Hier, comme par hasard, la Bourse de Moscou a redressé la tête (+ 5 % en fin de séance au lieu de -10 % la veille) en même temps que Vladimir Poutine baissait d'un ton. S'exprimant dans une conférence de presse très détendue, pour la première fois depuis le début de la crise, il a quelque peu édulcoré sa rhétorique guerrière. Cela a eu pour effet immédiat de rassurer les milieux financiers internationaux.
C'est que la guerre, au-delà des gesticulations militaires, se joue désormais aussi (et peut-être surtout) sur le terrain économique. Le temps n'est plus de la splendeur du colosse soviétique aux pieds… solides. La Russie d'aujourd'hui, gravement désindustrialisée et guettée par la récession, a besoin de relations fortes, principalement avec les Européens qui ont développé avec elle des coopérations technologiques et multiplié les investissements.
D'où la pertinence de l'arme économique brandie comme moyen de pression. Encore conviendrait-il qu'Européens, entre eux d'abord, et avec les Américains ensuite, s'accordent sur le niveau des représailles. Les États-Unis, moins concernés que les Européens par des partenariats industriels, sont les plus véhéments. Au sein de l'UE, les positions sont davantage nuancées entre des États baltes intransigeants, des Anglais réticents sur des sanctions commerciales pénalisant la City, ou encore des Allemands conciliants qui abritent le siège européen de Gazprom.
Aux menaces, la Russie oppose de son côté sa « diplomatie gazière » en oubliant que les USA et les Européens s'emploient à réduire leur dépendance. On voit bien que l'arme économique est à double tranchant et génère un nouvel équilibre de la terreur. C'est pour cela qu'au-delà des discours bravaches, personne n'a vraiment envie de mourir pour Sébastopol.

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