mercredi 5 mars 2014
Enregistrements de Sarkozy par Buisson : ce que révèle Le Canard enchaîné
L'hebdomadaire satirique publie ce mercredi le verbatim de l'enregistrement d'une réunion à l'Elysée, réalisé en 2011 à l'aide d'un dictaphone par Patrick Buisson à l'insu de Nicolas Sarkozy.
C'est la bombe politico-médiatique du jour. Le Canard enchaîné et le site internet Atlantico publient mercredi plusieurs extraits d'enregistrements d'échanges entre Nicolas Sarkozy et ses conseillers réalisés à leur insu en 2011 par son conseiller controversé Patrick Buisson. Et voici ce que révèle l'hebdomadaire satirique.
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Le contexte : 27 février 2011, réunion de travail autour de Nicolas Sarkozy à quelques heures du remaniement qu'il va annoncer. Patrick Buisson, Henri Guaino, le conseiller spécial de l'ex-président, Franck Louvrier, son conseiller en communication, mais aussi le publicitaire Jean-Michel Goudard et le sondeur Pierre Giacometti ont pour objectif de régler les dernières modalités du discours que va faire le président.
Les révélations : Selon Le Canard, le dictaphone de Patrick Buisson tourne et ce à l'insu des protagonistes de la réunion. L'enregistreur retrace dès lors le déroulé de deux heures et demi entre l'arrivée au Palais du conseiller du président et son retour à son domicile. Selon le journal satirique, par exemple, après l'enregistrement de l'allocution dans laquelle il annonce le remaniement, l'ex-président revient: ""On n'a pas entendu ces connards de chiens qui aboyaient" (dans les jardins élyséens)?"
Le Canard poursuit en écrivant : "Buisson spirituel: "Tu parlais des journalistes?" Puis courtisan: 'C'était très bien! Tu avais les bonnes intonations. Tu as bien détaché les phrases importantes. Faut pas y toucher." En clair : le Canard moque le "fayot" Patrick Buisson qui se répand en encouragements et en félicitations auprès du chef de l'Etat.
Lors de cette réunion privée, Nicolas Sarkozy évoque aussi le cas de Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur en passe d'être évincé. "Vous n'avez pas d'états d'âme sur Brice ?" demande-t-il. Réponse de Patrick Buisson : "On en a tous. On aime tous Brice. Le problème est de faire un choix politique." Réplique de Nicolas Sarkozy : "Brice dit que le sentiment d'insécurité a régressé. Toutes les études montrent que ce n'est pas vrai."
Patrick Buisson, à l'origine de la stratégie de droitisation de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012, poursuit : "En matière d'immigration, Brice est inhibé. Une partie de notre électorat manifeste une certaine impatience". A l'issue de cette réunion, le conseiller du chef de l'Etat s'en prendra aussi aux anciens ministres Roselyne Bachelot, Michèle Alliot-Marie ou Xavier Darcos, qu'il qualifie d''archinuls".
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Dans un communiqué transmis mardi soir par son avocat Gilles-William Goldnadel à l'AFP, Patrick Buisson se défend : "En tant qu'intervenant essentiel de ces réunions" il "ne pouvait prendre des notes écrites et utilisait ces enregistrements pour préparer la réunion suivante". Ces derniers "étaient détruits au fur et à mesure sauf manifestement quelques uns qui lui ont été dérobés et dont il est fait présentement un usage extravagant et pervers", affirme-t-il.
A moins d'un mois des élections municipales et alors que les rumeurs d'un retour de Nicolas Sarkozy en politique se font de plus en plus insistantes, ce Sarkoleaks ne devrait pas rester sans conséquences.
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