TOUT EST DIT

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jeudi 13 février 2014

La République à poil

La République à poil


Notre République mérite beaucoup mieux que ces querelles insanes, entre majorité et opposition, dont elle risque vraiment de sortir à poil, s'exposant du même coup aux convoitises malsaines des extrémistes. De l'affaire Dieudonné à la polémique sur l'ABCD de l'égalité ou la « théorie » du genre, en passant par les divergences sur l'intégration des étrangers, ce ne sont que désolantes querelles entre partis de gouvernement qui se réclament pourtant des mêmes valeurs. À qui la faute ? À une incapacité à débattre sereinement des grands sujets autrement qu'à travers le prisme politicien et électoraliste. Comme si toute action politique se résumait à la tentative de séduction d'une « clientèle ».
Comment, par exemple, expliquer autrement la réaction épidermique de Jean-François Copé contre un livre de jeunesse anodin (« Tous à poil ») publié depuis trois ans et très indirectement recommandé aux enseignants ? Le patron de l'UMP, sans doute soucieux de compenser un insuffisant soutien à la protestation récente des familles, a choisi un mauvais exemple pour défendre une cause respectable.
Cette bévue, associée à sa précédente sortie sur le « pain au chocolat », désignait évidemment Copé à la vindicte d'un PS drapé dans l'indignation républicaine. La solidarité obligée de l'UMP envers son président ne saurait cependant l'empêcher d'afficher plus de pertinence dans son légitime travail d'opposition pour éviter les amalgames aussitôt exploités.
Parce que, bien entendu, le PS n'en finit pas d'accuser l'UMP de singer le FN. Ce qui revient pour lui à s'exonérer un peu vite de toute responsabilité. La multiplication des projets sociétaux clivants ne serait-elle pas source de désunion nationale en un moment de crise ? Au-delà de la polémique inutile sur « Tous à poil », demeure en tout cas la question essentielle des rôles respectifs des parents et des enseignants dans l'éducation citoyenne et sexuelle des enfants. Pour la trancher, il n'appartient pas au seul Vincent Peillon de s'ériger en impérieux ministre de la « rééducation nationale ».

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