jeudi 13 février 2014
Dans les Yvelines avec Marine Le Pen
Assister à une conférence de presse de Marine Le Pen au Chesnay (78), c’est un peu comme assister à un concert de Johnny à La Cigale.
On est entre nous, il y a cinq journalistes, on peut poser ses questions. L’ambiance est décontractée et provinciale. Mercredi soir dans la Salle des Fêtes du Chesnay, Marine Le Pen, écharpe printanière rose autour du cou, forte du sondage du jour qui donne 35 % des Français en adhésion avec ses idées, « c’est une dynamique : plus il y a de gens qui adhèrent à nos idées, plus il y a de gens susceptibles d’adhérer à nos idées », est venue au cœur des Yvelines soutenir ses candidats (23 listes) rassemblés pour l’occasion.
Avec actuellement aucune municipalité et seulement 60 conseillers municipaux, le Front national va forcément, sauf grosse surprise, faire un énorme saut quantitatif brusque : « Si demain nous réussissons à gagner des villes et à faire élire 1 000 conseillers municipaux, je ne sais pas quel parti serait capable d’une telle progression d’une élection à l’autre. »
Marine Le Pen aspire à ce challenge : « Les municipales vont nous permettre de faire nos preuves. Un tiers des Français partagent nos idées. Mais les Français attendent de nous que nous fassions nos preuves une fois élus. C’est légitime. Et moi aussi j’attends ça. Je n’ai pas peur de ce challenge. Nous analysons je crois les préoccupations des Français de la façon la plus fine qui soit car nous les ressentons nous-mêmes, nous les éprouvons, nous les avons au cœur. »
La présidente du Front national a salué « la lucidité du peuple suisse » après la victoire du oui à la votation organisée contre « l’immigration de masse ».
« Il s’agit d’une victoire nette du peuple suisse contre ses élites, la technostructure de l’Union européenne et la bien-pensance qui n’épargne aucun pays d’Europe. Elle doit renforcer les Français dans leur volonté d’arrêter l’immigration de masse et de reprendre la maîtrise de leurs frontières face à l’Union européenne. On ne peut pas gouverner indéfiniment contre son peuple. »
Marine Le Pen s’est dite choquée par la réaction de l’Union européenne : « C’est l’Union soviétique européenne. Ils ne peuvent pas envoyer les chars, il n’y a pas encore d’armée européenne. Mais ils pratiquent la menace et le chantage. »
C.P.
Présent — Les bibliothèques municipales de Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Viroflay et Le Chesnay auraient subi ces derniers jours des pressions pour qu’elles retirent des rayonnages des livres ayant trait à la théorie du genre. Ici au Chesnay, le maire UMP Philippe Brillault a du coup fait mettre ces livres hors de portée des enfants. Quelle est votre position sur cette question ?
MLP — Moi je ne suis pas pour que l’on retire des livres des bibliothèques. Je suis plutôt pour qu’on en ajoute. Je pense que c’est aux parents de surveiller ce que leurs enfants lisent. Et pas à la bibliothécaire. Il faut être un peu cohérent. On ne peut pas en même temps reprocher aux professeurs, comme je suis assez d’accord pour le faire, de vouloir éduquer les enfants à la place des parents et en même temps faire porter à la bibliothécaire ou au maire la responsabilité du fait qu’il y a des livres qui ne doivent pas être mis entre les mains des enfants. Le mieux c’est quand même d’être derrière eux pour voir quels sont les livres qu’ils empruntent. C’est le rôle des parents, ça. Je ne trouve pas que ce soit une bonne méthode d’effectuer ce genre de réclamations. Je la trouve un peu contradictoire.
Le Parisien — François Siméoni candidat RBM de Versailles, a été interdit de monter à la tribune de la Manif Pour Tous de Versailles en décembre, alors qu’il a signé la charte LMPT. Qu’en pensez-vous ?
MLP— Je pense que c’est regrettable parce que c’est soit personne à la tribune, soit tout le monde. Moi je n’avais pas participé à cette manifestation parce que je considérais qu’il s’agissait là d’un mouvement citoyen et que je trouvais les tentatives de récupération politique extrêmement condamnables. L’arrivée de Copé à la Manif pour Tous avec son bulletin d’adhésion collé au front, j’ai trouvé ça tellement énorme et tellement chaussé de gros sabots que ça m’a paru critiquable. Mais à partir du moment où des élus prennent la parole à la tribune de la Manif pour Tous, il n’y a absolument aucune raison pour que le seul mouvement qui s’est engagé à revenir sur le « mariage » homosexuel soit le seul à ne pas être autorisé à parler. Cela prouve que si instrumentalisation il y a, elle a déjà eu lieu. Et que la captation a peut-être déjà eu lieu. Mais ceux qui participent à ces manifestations ne sont pas dupes de cette situation. Et ils votent selon leur conscience et selon les engagements des uns et des autres. J’ai entendu l’UMP faire beaucoup de bruit contre le « mariage » homosexuel et puis finalement dire « Ah ben ! maintenant c’est voté, on ne pourra rien faire. » Nous, nous ne sommes pas comme ça. Je l’ai dit très clairement. Je ne suis pas allée défiler, je ne suis pas arrivée avec mon bulletin d’adhésion sur le front, mais moi je reviendrai sur cette loi.
Présent — Vous lancez aujourd’hui même une pétition nationale pour l’organisation en France d’un référendum sur la politique d’immigration après le résultat en Suisse. Vous êtes sûre du résultat ?
MLP — Je suis absolument sûre du résultat. Sûre de l’organisation du référendum, non. Puisque ce référendum présenté comme étant d’initiative populaire par Nicolas Sarkozy est un mensonge éhonté. Non seulement il faut 4 millions de signatures alors qu’il en faut 400 000 en Italie qui est un pays à peu près similaire en nombre d’habitants, mais de surcroît il faut l’onction de près de 300 députés ou sénateurs, ce qui correspond en réalité à une incapacité à organiser un référendum de ce type chez nous. Voilà encore une promesse qui n’a pas été tenue et qui était un bel enfumage de Sarkozy. Mais si ce référendum était organisé, bien sûr que majoritairement les Français voteraient la même chose que les Suisses. Et probablement dans des proportions plus importantes.
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