TOUT EST DIT

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vendredi 3 janvier 2014

La dette, le plus lourd des boulets pour les pays occidentaux


La dette publique atteint partout des seuils impressionnants. Mais c'est probablement à l'Europe qu'elle coûte le plus cher.

Zone euro

Si les coûts d'emprunt sont redevenus abordables pour la plupart des pays de la zone euro - à part pour la Grèce, où ils flirtent toujours avec les 10 % -, la part de l'endettement public par rapport aux revenus a encore augmenté partout dans la zone euro en 2013 sous l'effet de la récession - sauf en Allemagne, où il s'est un peu résorbé. Cet endettement qui représente pour la zone euro 95,5 % de la valeur de son PIBs'alourdira encore, à 95,9 % du PIB, l'an prochain, selon les estimations de la Commission européenne. Ce poids de la dette, note Patrick Artus, constitue un frein d'autant plus important à une franche reprise de la zone euro que le très net ralentissement de l'inflation au cours des derniers mois accroît relativement les taux d'intérêt réels. Ce qui fait craindre, selon lui, un retour de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.

Japon

Tokyo, pour sa part, doit refinancer une dette sans équivalent au monde, représentant 245 % du PIB ! Certes, en raison de la confiance accordée par les épargnants nippons, qui constituent la grande majorité des détenteurs de créances sur Tokyo, le pays se finance à des taux négatifs, compte tenu d'une inflation certes timide, mais qui a enfin succédé à une longue période de baisse des prix. En octobre, en excluant les effets des importations d'hydrocarbures, la hausse des prix a atteint… 0,3 %, un record depuis quinze ans ! Il n'en demeure pas moins que Tokyo doit trouver des ressources nouvelles pour ne pas aggraver cet endettement spectaculaire d'un pays vieillissant (la population a diminué de 250.000 personnes l'an dernier, un chiffre sans précédent). Et ce d'autant plus que le énième plan de relance annoncé en décembre par le Premier ministre, Shinzo Abe, dont le fameux Abenomics ressemble en fait de plus en plus à du keynésianisme pur jus, va coûter 40 milliards d'euros. Afin d'éviter une dérive des comptes, le chef du gouvernement s'est engagé à appliquer au 1er avril prochain la hausse de la TVA de 3 points, de 5 % à 8 %, préparée par son prédécesseur. Seul inconvénient : la plupart des analystes s'attendent à ce que cela casse complètement la dynamique de consommation.

Etats-Unis

Le contexte budgétaire s'est beaucoup éclairci à Washington. Après avoir paralysé l'Etat en octobre, le Congrès a négocié un accord permettant de le financer pour les deux ans qui viennent. Mieux encore : il a réduit la dose d'austérité programmée cette année. Les efforts de rigueur seront trois fois moindres qu'en 2013. Et, contrairement à beaucoup de pays d'Europe, il n'y aura pas de hausses d'impôt. Le pays n'en a pas réellement besoin : il a engagé l'assainissement de ses finances publiques de manière spectaculaire. Le déficit de l'Etat s'est résorbé de 38 % l'an dernier ! Il ne représente plus que 4,1 % du PIB. Les dépenses sont en baisse, grâce aux coupes dans les dépenses sociales - les allocations chômage notamment. A long terme, les Etats-Unis ne sont pas à l'abri d'une crise de la dette : celle-ci atteint 110 % du PIB et pourrait exploser avec le vieillissement de la population, qui implique plus de dépenses sociales.

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