TOUT EST DIT

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vendredi 24 janvier 2014

Hollande est bien socialiste


Ne me dites pas que vous vous êtes fait avoir. Que vous croyez Hollande social-démocrate. Ou social-libéral. Non, pas vous ! Hollande a simplement dépoussiéré la vitrine de la Rue de Solferino. Un peu d’eau de Javel sur le sol, un petit coup de plumeau sur le comptoir… C’est tout. Dans l’arrière-boutique du PS, le stock est toujours le même qu’au temps de la SFIO.
N’ayez pas honte, vous n’êtes pas seul à y avoir cru quelques jours. Je connais des gens qui imaginaient que la France allait devenir une grande Silicon Valley. Que les socialistes allaient arrêter de se défier du marché. Qu’ils allaient inventer une fiscalité intelligente pour permettre aux entreprises de renouer avec la compétitivité.
Mais non. Les socialistes sont toujours socialistes. Songez un instant aux fameuses compensations, ces contreparties qui commencent à inquiéter nos patrons. C’est un signe de Hollande aux élus PS, rangés en ordre de bataille derrière le colonel Montebourg. Pour flatter sa gauche, Hollande a inventé l’“observatoire des contreparties”. Une façon de dire : attention je suis toujours socialiste, je vais faire rendre gorge aux affairistes du Cac 40. Avec moi, le capitalisme cupide va filer doux… Une rodomontade nécessaire pour rassurer des ministres et des parlementaires pas vraiment exaltés par la nouvelle rhétorique blairiste de l’Élysée. Soyons francs : au PS, on préférait le président qui n’aime pas les riches.
En échange de la baisse des charges consenties aux sociétés, la “commission des contreparties” fixera donc, par branches professionnelles, les compensations que les entreprises françaises devront fournir au pays.
Dans la foulée, le zélé Montebourg a même enfoncé le clou : il traquera chaque PME française, jusqu’au fin fond de la Lozère s’il le faut, pour exiger des résultats. Un cadeau fiscal d’accord, mais la France socialiste veut deux millions d’emplois !
Cadeau fiscal… Les socialistes ne manquent pas de cynisme. Peut-on vraiment considérer que Bercy fait un cadeau aux entreprises françaises quand ces dernières contribuent au budget de la nation comme aucune autre dans le monde ?
En 2013, 5 000 entreprises françaises ont fermé chaque mois. Du jamais-vu. Et le rythme se poursuit en 2014 à raison de 7 faillites par heure. Du jamais-vu non plus. Quant aux entreprises qui ont survécu à 2013, elles ignorent si elles seront au banquet des survivants à la fin de l’année 2014…
Dans ce contexte, l’idée d’exiger des compensations frôle la faute de goût… Si Hollande est sincèrement tenté par le social-libéralisme, qu’il lise Adam Smith, Friedrich Hayek, Frédéric Bastiat ou Jean-Baptiste Say. Ces penseurs libéraux auraient disqualifié l’“observatoire des contreparties”.

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