TOUT EST DIT

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vendredi 17 janvier 2014

Deux poids, deux mesures

Deux poids, deux mesures


Le pouvoir s’attaque à Dieudonné plutôt qu’aux Femen, qui profanent des églises, ou à la CGT, qui séquestre des patrons. Manière de faire diversion face au fiasco socialiste.
Maintenant, cela commence à bien faire. Pendant que le pays s’enfonce dans les difficultés(lire notre dossier accablant sur le déclin français, page 12), le président — normal et irréprochable — s’ébroue dans une garçonnière avec une nouvelle madame du Barry. Bien entendu, la plupart des médias audiovisuels ne s’étonnent de rien. Bien sûr, l’omerta qui entoure les affaires de la “Hollandie” depuis vingt mois devient une chape de plomb. Naturellement, ce qui serait ailleurs une affaire d’État doit être enterré vite fait bien fait.
Il est temps d’en finir avec cette hypocrisie et cette “gauche forcément morale” qui ne cesse, aujourd’hui encore, de dénoncer le quinquennat précédent, qui utilise un cabinet noir à dessein avec des fonds publics et qui ne veut pas qu’on lui reproche ses turpitudes fiscales ou extraconjugales. Que n’aurait-on dit si Nicolas Sarkozy s’était promené à Disneyland avec Carla Bruni coiffé d’un casque de livreur de pizzas en compagnie d’un garde du corps portant des croissants ? Que n’aurait-on dit si l’ancien chef de l’État s’était livré à des escapades nocturnes au moment même où la crise financière battait son plein ? Toutes les bonnes consciences auraient immédiatement appelé à la démission du président, là où aujourd’hui elles réclament le respect de la vie privée.
Ce “deux poids, deux mesures” permanent est devenu insupportable aux Français. Parce qu’il ne concerne pas seulement la manière dont il faudrait parler de François Hollande, qui avait promis « un comportement exemplaire ». Mais parce qu’il se traduit à tous les étages de la société. Pendant des jours, alors que des plans sociaux frappaient des milliers de familles, le seul sujet important traité par les pouvoirs publics — et par les médias à leur botte — était celui de Dieudonné, personnage à l’humour plus que douteux, mais qui n’a jamais mis la République en danger. C’est tout juste si le ministre de l’Intérieur n’en a pas appelé aux mânes de Jean Moulin pour faire interdire son spectacle.
Curieusement, lorsque des Femen — subventionnées indirectement par la Ville de Paris — s’attaquent à l’église de la Madeleine pour y faire, à la veille de Noël, un simulacre d’avortement devant le maître-autel, quelques jours avant que l’église Sainte-Odile soit profanée, pas une voix ne s’élève. Et le ministre de l’Intérieur, si prompt à jouer les matamores face à Dieudonné, ne semble voir dans l'action de ces jeunes femmes, entrées en France dans des conditions suspectes, aucun trouble à l’ordre public. Jusqu’au jour où des chrétiens, atteints dans leur foi, feront justice eux-mêmes, faute de voir leurs lieux de culte protégés comme le sont les mosquées ou les synagogues.
Mais ce n’est pas tout : la semaine passée, deux dirigeants de l’usine Amiens-Nord de Goodyear ont été séquestrés dans des conditions humiliantes sans qu’à aucun moment les forces de l’ordre n’interviennent. Et à l’heure qu’il est, ce site de production est encore occupé en toute impunité par la CGT et ses preneurs d’otages, qui ont mis la main sur le stock de 240 000 pneus prêts à partir. Tout cela laisse Manuel Valls de marbre. Il faut dire que Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, a affirmé qu’« il n’y a rien de grave » à séquestrer des patrons. En revanche, les plans sociaux, qui tombent comme les feuilles mortes de Jacques Prévert, sont systématiquement retoqués, parce qu’ils menacent les promesses présidentielles d’inversion de la courbe du chômage.
Le ministre de l’Intérieur est devenu le ministre de la Diversion. Il semble plus occupé à régler des comptes avec les défenseurs des valeurs traditionnelles, comme l’a montré la violence avec laquelle il a traité les manifestants pacifiques contre le mariage homosexuel, et à jouer les gros bras face à des tigres de papier pour éviter que l’on parle des aventures du président, du chômage qui enfle ou de la dette qui est entrée dans une zone dangereuse. Alors qu’en matière de délinquance, toute sa politique est un échec, comme l’ont encore montré les tristes assassinats de trois jeunes Français pendant la nuit de la Saint-Sylvestre. Trois meurtres commis par des personnes de couleur. Mais ce n’est évidemment qu’un pur hasard dont personne n’a le droit de parler dans cette France bien-pensante où la ministre de la Culture demande la fermeture d’un théâtre et où d’autres réclament la censure d’Internet comme dans les pays totalitaires.
Voilà pourquoi ceux qui croient que Manuel Valls est une solution doivent bien prendre conscience qu’il est aujourd’hui un problème dans cette République, dont tous les piliers de la sagesse s’effondrent en même temps. À force de n’avoir d’yeux que pour le Capitole, le “premier flic de France” pourrait finir par découvrir la roche Tarpéienne.

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