TOUT EST DIT

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vendredi 7 juin 2013

Si les Ricains n'étaient pas là...


« Si les Ricains n’étaient pas là / Vous seriez tous en Germanie / A parler de je ne sais quoi / A saluer je ne sais qui »
Les paroles d’une chanson qui, en son temps, fit scandale et vaut encore, quarante-cinq ans plus tard à son interprète, Michel Sardou, une solide « mauvaise » réputation.
En 1967, le général de Gaulle, au nom de l’indépendance nationale et d’une « certaine idée de la France », critique la croisade anti-communiste conduite par les Américains au Nord-Vietnam et décide de quitter le commandement intégré de l’OTAN. Le « chanteur de droite » dénonce, sans retenue, toutes les formes d’anti-américanisme, qu’elles soient gaullistes ou gauchistes. 23 ans seulement se sont écoulés depuis le 6 juin 1944 et le débarquement allié en Normandie, première étape de la libération du territoire et de la victoire finale sur les Nazis.  
Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître…

Le lointain sacrifice

Le chanteur a vieilli jusqu’à rejoindre le Panthéon des has-been. Mais il y a pire, le souvenir du sacrifice de ces jeunes soldats, norvégiens, tchèques, belges, polonais, néo-zélandais, australiens, canadiens, anglais, français et américains, tombés par milliers sur les plages normandes, a quitté le registre de la mémoire, celui du souvenir direct ou indirect des premières générations, pour rentrer dans l’Histoire, une histoire déjà lointaine.
Petit, dans les années 70, nos longs après-midis de juillet sur la plage de Saint-Aubin-sur-Mer passaient rarement sans l’évocation par mon arrière-grand-mère de la « Guerre » et du débarquement – suivi, forcément, d’une escapade dans le bunker « en état de marche » à la recherche de « sablière », vieux restes de cartouches…
Aujourd’hui, quiconque a vécu la « Guerre », et s’en souvient, n’est pas loin d’avoir 80 ans. Le temps a filé… Le Mur de Berlin est tombé, les tours du World Trade Center ont explosé et le détail précis des récits de mon enfance s’est lui-même estompé. Mais cet oubli n’est pas seulement une question de mémoire.

Un nouvel anti-américanisme

Le monde a changé, le « siècle américain » s’est achevé, la position dominante des États-Unis se trouve désormais contestée et, alors que Barack Obama et Xi Jinping se retrouvent en Californie, force est de constater que Washington a désormais davantage les yeux rivés sur le Pacifique et la Chine plutôt que sur l’Atlantique et l’Europe…
Le monde a changé. De nouvelles menaces, de nouveaux conflits et une crise, avec pour corollaire la remise en cause croissante d’une certaine approche – par trop triomphale - du capitalisme le plus libéral et, au-delà, du mode de vie « à l’occidental ». Et, comme point commun, l’expression d’une certaine forme d’anti-américanisme, un anti-américanisme bon teint, de plus en plus ordinaire.

Pour l’Histoire

L’an prochain, le 6 juin marquera le 70ème anniversaire du D-Day. Il restera encore quelques survivants qui, pour l’occasion, comme aujourd’hui et ce week-end, iront arpenter les plages d’Utah, Omaha, Gold, Sword et Juno, et rendre hommage à leurs camarades dans leurs immenses cimetières.
Ils seront bien peu mais cela reste pour tous, nous tous, un devoir, devant l’Histoire, de ne jamais oublier qu’
« un gars venu de 

Georgie / Qui se 

foutait pas mal de 

toi / Est venu 

mourir en 

Normandie / Un 

matin où tu n'y

 étais pas ».

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