TOUT EST DIT

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vendredi 17 mai 2013

Les vrais casseurs se sont… cassés


Il y a plus d’un million d’euros de dégâts en deux nuits d’émeute à Paris, 50 voitures fracassées ou incendiées, des dizaines de boutiques dont deux bijouteries saccagées et pillées, un bus caillassé, des touristes dépouillés et frappés, des policiers blessés… Mais personne n’a rien fait. Les premières comparutions des « jeunes » : « Zarma, c’est pas moi, m’sieur, sur la vie de ma mère ! » seraient hautement comiques si on n’avait pas le sentiment que l’on se fout de nous dans les grandes largeurs. Sur les 47 interpellés de lundi soir, la police n’a mis la main que sur des innocents.
« On n’est pas des casseurs, on n’a pris que des petits pulls. » C’est par cette phrase que se défend l’un des interpellés, qui n’a pas précisément l’air d’un minet du XVIe, présenté en comparution immédiate. Selon son avocate, Me Yasmina Le Ber, ses clients ont trouvé « par terre » avenue des Champs Elysées des cartons de la marque de vêtements Abercrombie, « la marque des gens beaux, minces et riches » et blancs aussi non ? Si ce n’est pas de la provocation discriminatoire, une telle enseigne !
Et donc « effet de groupe », explique Me Le Ber sur le mode « on aurait tous fait pareil », ses clients se sont servis. Interpellés « la main dans le sac », ils ont été immédiatement placés en garde à vue.
« Que fait-on à 22 h 00 sur un lieu de quasi-guérilla urbaine, la question de la motivation réelle se pose », a lancé la représentante du parquet, Anais Trubuilt, visiblement agacée. « Sur quelques centaines de procédures, on n’en a que quelques-unes au tribunal, celles dont on est certain », a-t-elle observé.
Il y a aussi Mickaël (tiens on nous dit son prénom à celui-là, c’est curieux, il y a des prénoms politiquement corrects et d’autre pas) 27 ans, sans emploi, vivant chez ses parents, le premier condamné pour avoir balancé des projectiles sur la police. A ses côtés, onze autres hommes, chômeurs, étudiants, un lycéen, généralement âgés d’une vingtaine d’années. Sur les cinq premiers jugés, au moins trois ont déjà été condamnés pour des vols dans le passé. Des voleurs de « petits pulls ».
Mickaël est apparu penaud dans le box des accusés, son maillot rouge du PSG encore sur le dos. Il nous tirerait des larmes. Il s’est décrit en « supporteur du club depuis tout petit », et avait rendez-vous avec des copains au Trocadéro pour fêter le titre. Il raconte avoir assisté de loin aux incidents, en buvant de l’alcool avec ses amis sans se mêler aux affrontements. « Ils m’ont arrêté parce que j’avais mal à la cheville et arrêté de courir. Les vrais coupables, ils ne les ont pas arrêtés ».
A entendre les proches des prévenus, « les vrais casseurs, ils ne se sont pas fait prendre ». Ceci n’empêche pas cela. Que les hordes les plus dangereuses et les plus efficaces aient réussi à mettre la police en échec et à s’échapper, ce n’est pas nouveau et ça ne fait pas des autres pillards des blancs-bleus. Ces bandes structurées et organisées qui ont saccagé le cœur de Paris avec une telle violence que la plupart des journalistes, terrorisés, ont renoncé à les filmer et qui sont remontés dans les RER avec le fruit de leur butin.
Ceux qui comparaissent en justice aujourd’hui ne sont évidemment pas tous innocents (la plupart ont pris des peines dérisoires et sont ressortis libres) mais ils ont aussi parfois été arrêtés parce que les policiers, totalement débordés, n’ont pas pu avoir les autres. Incapables d’empêcher la razzia, la casse, la violence et de sécuriser les lieux avant plusieurs heures par faute d’anticipation et de réactivité du Préfet de police, ils n’ont pu procéder aux interpellations que quand le vol de sauterelles était déjà largement passé.
Il y enfin le cas d’Alex, jugé pour violences envers les policiers. Lors des plaidoiries, son avocate soulève un détail « dérangeant » dans le PV des policiers : « On parle d’un individu de type “nord-africain”. Or, mon client est français par son père et espagnol par sa mère. »
C’est le plus dérangeant de tout, en effet. Et vu qu’il n’y avait aucun « Nord-Africain », ce soir-là dans les rues (àpart peut-être le président du PSG Nasser Ghanim Al-Khelaïfi ?), on ne voit pas comment les policiers ont pu se livrer à une telle conclusion hâtive.

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