TOUT EST DIT

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vendredi 17 mai 2013

"Hollande, réveille-toi !"

"Hollande, réveille-toi !"


Le malentendu est total, et les propos tenus jeudi après-midi par François Hollande l'aggravent encore. La France est inquiète et le président de la République est serein. La France est pessimiste, le président de la République est optimiste. Elle a perdu confiance en lui, il reste très satisfait de lui-même. Elle attend des actes et des preuves, il énumère des promesses et des intentions. Elle est dans le présent, il développe une vision d'avenir. Elle est dans le réel, il est dans le rêve. Le fossé est vertigineux.
Après l'avoir entendu, et toute humeur apaisée, tout sectarisme rejeté, on est sidéré par tant d'inconscience, une inconscience telle qu'elle se traduit même par des affronts à la raison, à la logique. Par exemple, il maintient que la courbe du chômage sera inversée à la fin de cette année. Il ajoute que le redressement de l'emploi passe par la croissance. Mais en même temps, il convient que celle-ci est en panne. Donc la courbe du chômage ne pourra pas être inversée. La contradiction est aveuglante. Elle serait légère, et encore, s'il avait les moyens immédiats de renverser la courbe de la croissance. Mais il ne les a pas. Il avoue que les effets de son action ne produiront leurs fruits qu'à terme. Ou bien il ment effrontément - lui qui dit que le mensonge déshonore la politique -, ou bien c'est le songe d'un homme intellectuellement fragile. Don Quichotte.
Un autre exemple. Il plaide pour une relance européenne et pour un gouvernement économique de la zone euro. Une vieille lune, soit dit en passant. Ce faisant, il prend au nom de l'Europe des engagements qui ne tiennent pas à lui. Il dit cela après s'être mis à dos l'Allemagne. Il dit cela sans penser que nos partenaires, avant d'accepter la proposition, demanderont à la France des gages de sa rigueur budgétaire, exigeront des réformes. Il parle comme s'il était le maître du monde, le chef d'orchestre de l'organisation économique, financière et sociale de l'Europe. Comme s'il avait le pouvoir absolu et la science infuse. Sans mesurer le rapport des forces. Avec un aplomb bonhomme. Au mépris de la réalité élémentaire. L'Allemagne paiera, quoi ! La guerre du Mali lui a décidément tourné la tête. Tartarin.

Pâle copie du discours de Sarkozy

Il continue à rejeter la responsabilité sur les autres avec une constance admirable. C'est un filon habile, et qui n'est pas totalement illégitime, car il est vrai qu'il n'est pas à l'origine de la crise. Mais cette astuce ne dure qu'un temps. Il ne se rend pas compte qu'elle est déjà usée. Réveille-toi, Hollande ! Si ses prédécesseurs ont failli par laxisme, raison de plus pour qu'il leur en remontre. Que dès son arrivée au pouvoir il ait agi avec fermeté et rapidité pour resserrer les boulons avec sa fameuse boîte à outils, cela aurait eu de l'allure. Or qu'a-t-il fait ? Il a lanterné, hésité, louvoyé jusqu'à la publication du rapport Gallois, puis pris des décisions insuffisantes et qui n'ont pas encore produit leurs effets. C'est seulement aujourd'hui, après un an, qu'il s'attaque au dossier des retraites. Et encore, avec quelle prudence. Ayrault disait il y a quelques jours que le gouvernement allait s'engager en prenant le temps nécessaire, sans urgence ni diktat. Courage, fuyons ! Après avoir tenté de torpiller en son temps la réforme de Sarkozy ! Quelle impudence !
Et d'ailleurs, qu'avons-nous entendu d'autre jeudi après-midi qu'une pâle copie du discours de Sarkozy ? Le ton a bien changé depuis mai 2012. Aujourd'hui on parle de compétitivité, d'investissements, de réduction des dépenses publiques, on dit des choses aimables sur l'entreprise, on flatte le contribuable, on lui promet d'être raisonnable, on se donne des airs volontaristes. Mais dans les faits rien ne va notablement changer pour autant puisque, en même temps, on se félicite de l'action qu'on a menée. On ne se remet en cause sur aucun sujet. Pourquoi remanier ? Pourquoi modifier le cap puisque tout va bien, ou plutôt tout va aller bien, c'est simplement une question de temps, vous verrez, dans quatre ans tout sera résolu, faites-moi confiance !...

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