TOUT EST DIT

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mercredi 4 décembre 2013

Pisa : pas de fatalité

Pisa : pas de fatalité


Mauvais pour la France, les résultats de l’enquête Pisa sur l’éducation ? Après plusieurs évaluations annuelles du même tonneau, la nouveauté n’est pas vraiment là, mais plutôt dans l’aggravation du constat. Surtout, ce qui devrait alarmer davantage encore que le bonnet d’âne en maths, c’est l’accentuation persistante des écarts entre les élèves « très performants » et les élèves les « plus en difficulté ». Comme si le pays avait pris pour acquis le volant de 20 % d’une classe d’âge que l’entrée en 6e prend en défaut de maîtrise des quelques fondamentaux nécessaires à une poursuite d’études harmonieuse.
Cette « poche de résistance » à la réussite éducative, c’est bien celle que les cartographies officielles identifient essentiellement dans les contours de ce que l’on appelle les zones d’éducation prioritaire, là où se concentrent toutes les difficultés économiques et sociales et les plus forts pourcentages de populations éloignées, au départ, du système éducatif français.
Or, l’ouverture d’un vaste chantier national de réforme des dispositifs censés, depuis trente ans, « donner plus à ceux qui ont le moins », figure justement parmi les priorités assignées à la Refondation de l’école, concomitamment avec la relance de la scolarisation des moins de trois ans, le dispositif « plus de maîtres que de classes » et autres réorganisations des rythmes scolaires. Dans cette perspective, Pisa, plutôt que de désespérer la rue de Grenelle devrait avoir – dit le gouvernement – valeur d’aiguillon, voire servir d’« électrochoc » pour doper davantage encore les troupes parties à l’assaut de la forteresse « échec scolaire ». Et faire pointer l’espoir que la fatalité du déclin cède, demain, la place au redressement de la courbe ?
C’est, en tout cas, faire le pari qu’à l’absence presque totale de mixité sociale dans ces territoires désolés peut suppléer un surcroît de moyens, d’imagination, de courage et d’obstination. Si la démonstration réussit, elle pourrait nous faire gagner quelques places vers le haut du tableau de Pisa, mais sans qu’ait été entamée une forme de ségrégation à laquelle on s’est tout doucement habituée. Amère victoire que celle que nous nous préparons…

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