TOUT EST DIT

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lundi 2 décembre 2013

Esprit d’ouverture

Esprit d’ouverture


Ouvrir un peu plus mais pas trop ! Voici en substance ce que va probablement suggérer au Premier ministre le rapport Bailly sur l'ouverture des magasins le dimanche. Certains le trouveront trop tiède, d'autres lui reprocheront d'ouvrir une porte à la banalisation du travail dominical. Impossible d'échapper à la polémique dans ce débat récurrent où s'opposent des intérêts contradictoires, sur fond d'hypocrisie. Car si les Français approuvent à 63 % le travail du dimanche, c'est évidemment pour les autres. En tout cas, c'est une difficile « remise à plat » qui attend Jean-Marc Ayrault.
On conviendra qu'il a hérité du précédent gouvernement d'une situation qualifiée de « kafkaïenne ». Il n'en demeure pas moins que le sujet se prête à merveille à l'affrontement entre « archaïques » et « modernistes ». Il y a ceux qui, avec des binocles d'un autre âge, lorgnent sur des acquis sociaux jugés intangibles. Et il y a ceux qui, éblouis par les commodités du libéralisme, feraient volontiers du dimanche un jour comme les autres. On notera que les deux « courants » traversent un PS divisé. À l'évidence, le problème ne trouvera sa solution que par la prise en compte des évolutions sociétales.
Qu'on le veuille ou non, les modèles d'organisation familiale et sociale ont changé avec la modification des conditions de travail. Le cadre spatial et temporel s'est modifié avec internet qui bouscule les règles du commerce. Faut-il ignorer cette concurrence ? Faut-il ignorer que 30 % des salariés travaillent en horaires décalés ?
Sous un prétexte brandi par des syndicats désavoués par leurs mandants, devrait-on condamner les salariés au « repos forcé » le dimanche, pour les protéger contre eux-mêmes et contre l'exploitation des patrons ? Il y aurait dans cette entrave à la liberté un non-sens absolu en période de chômage. Puisque nous allons vers des extensions limitées et une uniformisation des zones commerciales, plaidons plutôt pour un dialogue social responsable par branche ou entreprise, et prévoyant des garanties et contreparties pérennes et égales pour tous. En somme, plaidons pour un esprit… d'ouverture.

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