TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 25 novembre 2013

On ne peut légitimement défendre la liberté à disposer du corps d'autrui

Alors que des personnalités issues du monde de la culture et des médias ont signé dans le magazine Causeur un manifeste contre la pénalisation de la prostitution intitulé «Touche pas à ma pute», la polémique sur cette initiative se poursuit. Selon notre contributeur Cyril Jorais, cette initiative procède d'une «méconnaissance, ou d'une volonté d'ignorer les ressorts de la prostitution».
Il y avait un vrai courage, en 1971, de la part de ces 343 femmes qui avouaient avoir subi un avortement et donc enfreint l'article 317 du code pénal. Elles risquaient alors la réclusion pour un acte qui,  au cours des âges, fut successivement vu comme un crime contre Dieu, contre la nation puis contre la race. Il faudra encore quatre ans et la loi Veil pour que ce droit fondamental des femmes à disposer de leur corps dans ce qu'il y a de plus intime soit entendu, et enfin reconnu. 
Une méconnaissance, ou une volonté d'ignorer les ressorts de la prostitution
Aujourd'hui, quel crédit et quel courage accorder à la pétition de 343 hommes qui revendiquent le droit à disposer et à jouir sans ambages du corps d'autrui ? L'Etat n'aurait pas à intervenir puisque qu'il s'agirait d'un acte librement consenti, accepté ? Le corps qui s'achète, se loue, se monnaye, s'échange comme n'importe quel bien matériel: Je te paye et je jouis de toi, rien de plus simple... L'Etat n'aurait donc qu'à circuler, il n'y aurait rien d'autre à voir... Ni souffrance, ni misère, ni aucune forme d'esclavage moderne, assujettissement du pauvre au riche, du possédé au possédant. C'est vraiment méconnaître, ou vouloir ignorer les ressorts de la prostitution. Aujourd'hui, je loue ton corps, demain j'achète ton rein... Qu'y trouver à redire si les deux parties sont d'accord ? C'est évidemment inacceptable, d'un point de vue éthique, et ne parlons pas de la morale... 
Quel est le but poursuivi ?
Les 343 courageux signataires n'ont d'ailleurs pas tous reconnu avoir eu recours à la prostitution... Alors quel est le but poursuivi ? Emmerder la féministe ? Créer du buzz à peu de frais, carburant vital pour quelques esprits germanopratins en quête de survie médiatique ? Soulager sa conscience au motif qu'on pourrait s'autoriser tout ce qui n'est pas interdit ? Un peu de tout ça sans doute, à une époque où il est plus facile de créer sans risque de l'image, une ombre qui danse sur les parois de la caverne plutôt que de porter courageusement des valeurs et des idées propres à améliorer le sort de tous...


0 commentaires: