TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 1 novembre 2013

Combien ça coûte ?

Combien ça coûte ?


 La libération d'un otage, combien ça coûte ? Telle est la sempiternelle et peut-être indécente question qui a accompagné hier le retour des quatre Français tout juste libérés. Comme s'il fallait gâcher la joie immense des familles et le soulagement de la nation. Il n'est d'ailleurs pas sûr que les citoyens ne soient pas exaspérés par cet emballement médiatique autour d'une question sur laquelle ils ne se font guère d'illusions. Bien sûr qu'il y a sinon rançon, tout au moins contreparties, compensations, défraiements. Appelons cela comme on le voudra et, de toute façon, quelle importance ? Alors, pourquoi cet acharnement de la presse à débusquer une vérité d'évidence ? Et pourquoi cet entêtement du gouvernement à s'enfermer dans le déni ? On sait bien que plus le pouvoir dissimule de choses et plus la presse cherchera à enquêter. L'exécutif a eu tort d'en « rajouter » sur l'absence de rançon. D'ailleurs, en se confondant en remerciements réitérés envers le président nigérien, notre exécutif aurait presque accrédité l'idée que la France n'était pour rien dans la libération des otages. Tout cela pour ne pas avoir à reconnaître que la doctrine de non-paiement d'une rançon (pas plus par l'État que par les entreprises ou par les assurances), affirmée en début d'année par François Hollande, souffrait des accommodements face aux dures réalités du terrain. Sur ce point, personne, et surtout pas les familles des otages, ne reprochera à François Hollande d'avoir fait preuve de pragmatisme et d'humanité. Ne nous cachons donc pas qu'il y a des contreparties financières, politiques et économiques à la libération de nos otages. Qu'Areva, qui renégocie des contrats d'uranium avec le Niger, ait dû apporter son écot ne nous surprendra pas. Cessons donc cette comédie et évitons d'avancer des chiffres qui nourrissent une sinistre surenchère sur le « marché des otages ». Serait-ce trop demander aux médias et au pouvoir (quel qu'il soit) de faire preuve d'un sens partagé des responsabilités ? Quand des vies sont en jeu, la question n'est pas de savoir combien coûte une libération. Ou combien ça rapporte !

0 commentaires: