vendredi 1 novembre 2013
Bobologie aux enfers
Bobologie aux enfers
François Hollande et Jean-Marc Ayrault inventent la spéléologie politique. Le dernier sondage en date confirme leur descente aux enfers. Ces mauvais chiffres ne sont pas une surprise, si l’on garde en mémoire les décisions, revirements et interventions désordonnées de l’exécutif. De Leonarda à la taxation des produits d’épargne, la confusion s’installe durablement au sommet de l’État.
Les suggestions présentées hier au Premier ministre par Stéphane le Foll, afin d’atténuer l’Écotaxe confirment le pilotage à vue gouvernemental. Le ministre de l’Agriculture a été chargé de trouver en catastrophe quelques mesures pour apaiser la colère bretonne, avec le risque de voir les autres régions crier à l’injustice. La bobologie remplace l’art de gouverner.
L’Élysée et Matignon donnent désormais l’impression d’avoir peur. Mille manifestants bretons et quelques milliers de lycéens ont fait reculer l’État, comme s’il avait été confronté à la vague de mai 68. Le président s’apprête à recevoir les mutins du football professionnel, comme il a cédé au chantage de la famille de Leonarda. François Hollande se conduit comme un médiateur alors que, selon la constitution, il « incarne l’autorité de l’État ». À force de surprotéger Jean-Marc Ayrault, il le remplace. Quand on reprochait à ses prédécesseurs de réduire le chef du gouvernement au rôle de « collaborateur », François Hollande le materne. C’est, peut-être, une manière de dissimuler une affligeante erreur de casting. Dès ses premiers pas dans la fonction, Jean-Marc Ayrault a montré qu’il était incapable de faire régner l’ordre au sein du gouvernement.
Les Français assistent à cette double noyade avec effarement. Ils envoient pourtant un signal clair au président de la République en plébiscitant Manuel Valls. Le ministre de l’Intérieur a une image d’homme décidé, à l’écoute des Français. Le chef de l’État donne exactement le sentiment inverse. À force de tergiverser et de ne rien décider, il s’enfonce de jour en jour dans le puits sans fond de l’impopularité.
Il peut, évidemment, assurer qu’il se moque des sondages. Il court alors le risque de voir un jour prochain les Français manifester autrement leur désarroi.
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