TOUT EST DIT

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lundi 14 octobre 2013

UMP: Vive la guerre des Chefs!


Enfin, la guerre vint à l’UMP… Car la guéguerre de positions était mortifère pour la droite, comme pour le débat démocratique. Cette bataille de pelochons, cette « garcerie » de garnements s’arrachant les cheveux, se tirant dessus avec des pistolets qui se révèlent à bouchons,  cette mêlée confuse de menteurs et de tricheurs… Quel triste et désolant spectacle, où personne n’osait remettre en cause vraiment l’Autorité absente-présente ni le bilan passé. Tout cela condamnait l’opposition à un immobilisme aussi tapageur qu’impuissant. Alors qu’une bonne baston devrait permettre d’y voir plus clair et d’agir plus fort. La gauche en a donné quelques exemples victorieux par le passé, où après s’être sérieusement empeignés, les socialistes de diverses obédiences on su se rassembler et l’emporter. A la mailloche, donc !  
Car il ne s’agit pas d’y aller à moitié, de retenir ses coups ni ses réflexions. Ca fait trop longtemps maintenant que les Français sont privés d’un vrai débat sur les échecs électoraux et économiques que le sarkozysme a essuyés. Et de mener cette confrontation sur l’essentiel permettra de répondre à quelques questions qui ne sont pas secondaires. Tout un chacun se demande pour commencer, et d’abord les fillonistes, si Fillon « en a… ». Ses proches croient pouvoir répondre qu’il « a des couilles, puisqu’il les met sur la table ». mais pourra-t-il les conserver longtemps ? 

 
Éternelle question qui, en ce monde toujours très macho, détermine les comportements, les fidélités, les trahisons et donc les conquêtes. L’ancien premier ministre qui a passé sous la table plus souvent qu’à son tour, si on ose écrire…semble avoir décidé que le temps des abandons, voire des reniements était dépassé. Fillon ne se fuira plus lui-même, et nous saurions enfin qui il est. Vaste programme… car l’on s’y perd entre le séguiniste, le balladurien et le sarkozyste. Fillon est un filou flou qui doit prouver qu’il a une cohérence tout autant que du caractère. Ce qui n’est pas gagné, et passera sans doute par nombre de maladresses, il n’en a pas été économe récemment. Mais son salut est à ce prix, et celui de la droite aussi ! 
 
Car il fait œuvre salutaire l’ancien premier ministre en interpellant publiquement l’ex-chef de l’État qui nous la joue au dessus de la mêlée, tout en empêchant la relève de toucher et de réfléchir à quoi que ce soit. Pourtant, lui aussi ne peut échapper à cet examen de vérité : a-t-il évolué ? Sarkozy a-t-il saisi ce qu’il avait d’insupportable aux français ? A-t-il compris ce que ceux-ci lui reprochaient, notamment, sa trivialité, sa vulgarité, son si médiocre culte de l’argent, son incapacité à prendre de la hauteur et à rassembler les français, son hystérisation de la vie publique et des groupes sociaux qu’il antagonisait etc…Tout ce qui filtre de ses confidences laisse à croire qu’il n’a pas changé, qu’il se considère toujours comme le meilleur. « Le seul »! Circulez, il n’y a rien à voir… 
 
Sauf que François Fillon a entrepris de faire sauter le couvercle de plomb de cette magistrature illégitime. La révolution culturelle est sans doute en marche. L’explication de texte bienvenue devrait enfin avoir lieu, car les  « jeunots » ( !) piaffent qui entendent se montrer d’autant plus prolixes qu’ils ont été réduits au silence sous le règne autoritaire de Sarkozy. Ils se découvrent du courage ? De l’audace intellectuelle, eux qui furent si timorés, impressionnés par l’aura de l’ex-chef de l’état ? Mieux vaut tard que jamais. Il y a beaucoup d’énergie et d’intelligence inemployée chez les Bruno le Maire, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko Morizet ou même chez les fourvoyés comme Jean-François Copé ou Laurent Wauquiez. Après tout, dans une bataille enfin à découvert, ils peuvent retrouver un souffle, une élévation d’esprit qui leur a singulièrement fait défaut ces derniers mois. Mais les petites écornifleries n’accouchent que de petitesses. Alors que les grandes batailles réveillent les âmes mortes. 
 
Alain Juppé aussi après tout pourra sortir de son rôle de vieux sage amidonné. Lui aussi cache (au fond, très au fond de lui !) de …la fantaisie voire de la hardiesse qui, alliée à son expérience, pourraient se révéler du meilleur effet pour cette droite à la ramasse, complètement traumatisée par son extrême. Alors qu’elle se prétend décomplexée, elle n’a jamais été si complexée,  infantilisée dans sa tête. Traumatisée de ne plus savoir qui sont ses chefs et ce qu’ils pensent.  La guerre qui commence entre ces chapeaux à plumes pourrait permettre d’accoucher enfin de cette identité qu’elle a perdue. A quoi croient-ils donc ces opposants qui courent après le FN, tout en maudissant systématiquement les réformes de la gauche…qu’elle aurait aimé accomplir pour certaines ? N’y a-t-il pas deux droites – l’une plus modérée et ouverte que l’autre ? Les libéraux humanistes existent ils encore ? Et les étatistes volontaristes ? Chacun jusqu’ici avance masqué de prudences et de faux semblants laissant le champ libre aux simplismes démagogiques de l’extrême droite. Une fois que ces cheffaillons auront fait le ménage chez eux, dans leurs têtes encombrées de doutes, alors tous pourront cogner efficacement sur l’adversaire frontiste qui ne pense qu’à les détruire.   
 
Mais qu’ils arrêtent donc de pleurnicher, tels des gamins à la première écorchure. Que les sympathisants et les électeurs de l’UMP cessent d’être obsédés par la gauche et les coups à lui décocher dans l’immédiat : leurs attaques ne portent pas, car elles ne reposent sur rien de solide. Et d’ailleurs la gauche est assez grande pour s’en infliger de très rudes à elle même. Mais si elle veut reprendre le pouvoir suprême, la droite ferait mieux…de s’en prendre à elle même. On verra alors qui sont les vrais combattants et les résistants en peau de lapin. Il leur faut une « bonne guerre », on vous dit…

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