Ceux qui voudront déconnecter les deux scrutins du bilan socialiste en seront donc pour leurs frais : 56% des Français comptent exprimer leur opinion à l'égard de l'action du Président et du gouvernement lors des municipales. Pour les européennes, ce taux monte à 63%. Or aujourd'hui, un an et demi après l'élection de François Hollande, ce bilan est jugé sévèrement.
Un changement, oui… mais négatif
Sans atteindre son plus bas du mois de juillet (23%), la cote de popularité du chef de l'Etat retombe à 26%, alors qu'elle était remontée le mois dernier à 29%. Jean-Marc Ayrault perd également 3 points (à 29%). Au sein du gouvernement, globalement en baisse, certaines chutes sont vertigineuses : Christiane Taubira et Vincent Peillon, dont les réformes pénale et des rythmes scolaires sont sous le feu des critiques, reculent respectivement de 7 et 13 points. Pourtant, de plus en plus de Français perçoivent bien un "changement" en France depuis mai 2012 (38%, +  9 points). Mais pour les deux tiers d'entre eux, il s'agit d'un changement… négatif.
Ce bilan pèsera lourd au moment de mettre un bulletin dans l'urne, affirment aujourd'hui les électeurs. Ils sont 45% à vouloir exprimer leur mécontentement lors des européennes, et 40% lors des municipales. La différence entre les deux scrutins tient à un élément qui devrait rasséréner les maires qui tremblent déjà de voir leur siège leur échapper par la faute de Paris : le bilan de leur municipalité comptera "beaucoup" dans le choix d' une large majorité des Français (57%) . L'enjeu est donc simple pour les socialistes : il reste moins de six mois au gouvernement pour améliorer la perception de son bilan, ou aux maires pour s'en détacher.