mardi 29 octobre 2013
Pleureuses de Bruxelles
Pleureuses de Bruxelles
Les Américains n’ont pas d’ami. Ils n’ont que des intérêts. Les Français comme les Allemands devraient le savoir. Si l’Amérique les a protégés, elle leur a souvent fait sentir tout son poids dans le passé, comme en attestaient les exécrables relations du général de Gaulle avec Roosevelt ou Kennedy.
L’affaire des écoutes de la NSA est choquante, moralement. Politiquement et, surtout, stratégiquement, elle est compréhensible. Depuis le 11 septembre 2001, les Américains sont en guerre. Ils écoutent le monde entier pour se protéger. Les alliés européens sont considérés comme un maillon faible. Leurs hésitations ou leurs états d’âme sur Guantanamo et la traque des terroristes représentent un danger aux yeux des Américains.
Les grandes oreilles ont un autre avantage : elles permettent de découvrir des informations sensibles, fort utiles dans la guerre économique sans merci que se livrent les nations développées. La concurrence qui oppose Airbus et Boeing est un exemple de cette rivalité où l’Europe est loin de se battre à armes égales avec les Américains.
Les cris de douleur européens ressemblent aux jérémiades du gamin rossé par plus fort que lui. Ils ne servent à rien, surtout pas à faire cesser les mauvais traitements. Il y a aussi de la déception dans cette colère européenne : le gentil Obama, unanimement plébiscité en Europe, se conduit comme ce « voyou » de George W. Bush. Eh oui, Barack est méchant car il est, avant tout, président des États-Unis d’Amérique, et la petite Europe ne l’intéresse pas.
Le concert des pleureuses de Bruxelles accompagne l’enterrement de l’Union européenne en tant que puissance politique. Divisée, incapable de se défendre seule, elle est, encore un peu, une puissance économique que ses adversaires aimeraient piller. À bien y regarder, François Hollande devrait, presque, être flatté d’être écouté. Cela prouve que la France présente encore un peu d’intérêt.
Au lieu de proposer un code de bonne conduite, condamné à être violé, l’Europe ferait mieux de se bâtir une défense capable de la protéger de ses amis et de ses ennemis. On peut rêver, et si Barack Obama écoute ce vœu pieu, il risque de mourir… de rire !
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